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Confrontée à une pénurie de munitions , l’armée ukrainienne compose aussi avec un déficit croissant de personnel, et ce, alors que les forces russes poursuivent leurs assauts sur plusieurs axes du front. Dans les premiers jours de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens se sont portés volontaires pour défendre leur pays, les armes à la main. Après deux ans de guerre de haute intensité , et alors que le front s’est progressivement enlisé, cet élan patriotique s’est peu à peu essoufflé, et l’armée peine à attirer de nouvelles recrues.
Dans les rues de la capitale, les publicités ont progressivement été remplacées par des affiches enjoignant les Ukrainiens à s’engager dans les forces armées, la garde nationale ou la police. A travers le pays, les officiers de recrutement intensifient leurs efforts, en délivrant des notices de mobilisation à la sortie des bars et des cafés. Des groupes Telegram se sont créés pour avertir en temps réel la population de leur présence.
Mesure impopulaire
L’ex-conjoint d’Evguenia, 25 ans, originaire de Kharkiv, a fait les frais de ce climat anxiogène, quelques mois après s’être réfugié à Lviv, au début de l’invasion. « Lorsque les premières vagues de mobilisation ont commencé, il est tombé en dépression », explique-t-elle par message. « Il n’osait plus sortir de l’appartement, par peur d’être conscrit. » Depuis plusieurs semaines déjà, le gouvernement de Volodymyr Zelensky est aux prises avec cette question politiquement volatile, son parti « Serviteur du peuple » ayant déposé un projet de loi sur la conscription au Parlement ukrainien à la fin du mois de janvier.
Celui-ci prévoit l’abaissement de l’âge minimal de la conscription de 27 à 25 ans ; il fixe la durée du service à 36 mois durant le régime de la loi martiale et autorise les soldats à quitter le territoire ukrainien au terme de ces trois années de service. La mesure, potentiellement impopulaire et vivement débattue au sein de la société ukrainienne, est toujours en débat à la Rada : selon Iouri Zdebskyi, député de la majorité présidentielle, le Parlement doit encore examiner près de 700 amendements au projet de loi.
Foi en la victoire
Face à cette pénurie croissante de soldats, des mesures plus ou moins radicales sont évoquées pour regarnir les rangs des forces armées. Le 13 mars dernier, un groupe de députés issus de la majorité présidentielle a déposé un projet de loi autorisant la mobilisation de personnes condamnées et de détenus. Une mesure défendue par le ministre de la Justice, Denys Maliouska, assurant que des « milliers de prisonniers et de condamnés [étaient] prêts à devenir des militaires » et à combattre.
L’armée innove dans ses efforts de recrutement. « En novembre, puis en décembre, le ministère de la Défense a commencé à publier des offres d’emploi sur quatre des sites de recherche d’emploi les plus populaires en Ukraine – Lobby X, OLX. ua, Robota.ua et Work.ua – a déclaré le porte-parole du ministère, Olexiy Bezhevets, au « Kyiv Post ». Selon lui, 10.000 annonces de postes vacants ont reçu plus de 100.000 réponses.
Contrastant avec les difficultés de recrutement rencontrées par les forces armées, l’essentiel de la population ukrainienne a toujours foi en la victoire : selon un sondage réalisé en février 2024 par l’Institut international de sociologie de Kiev, 80 % des Ukrainiens croient ainsi en la victoire de l’Ukraine, et 57 % en sont absolument certains. En dépit de la fatigue et de la démobilisation apparente d’une partie des pays alliés de l’Ukraine, la société ukrainienne reste également très impliquée dans l’effort de guerre : selon une étude menée à l’été 2023 par l’institut, 79 % des personnes interrogées disent avoir effectué des dons d’argent pour les forces armées, contre 75 % en 2022.
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