[ad_1]
Pour la cinquième année consécutive, l’aide publique au développement (APD) a progressé. Selon les chiffres préliminaires publiés jeudi par le Comité d’aide au développement (CAD), les 42 pays donateurs ont fourni 223,7 milliards de dollars. Ajusté des taux de change et de l’inflation, ce montant représente une hausse de 1,8 % en terme réels. Deux raisons étayent cette évolution. La première tient à la situation en Ukraine du fait de l’agression de la Russie. La seconde tient à la mobilisation intacte pour les pays pauvres en Afrique.
Le pays de l’est européen a bénéficié l’an passé d’une hausse de 9 % de l’aide internationale avec 20 milliards de dollars, soit 9 % de l’APD nette. « C’est le montant le plus important jamais affecté à un seul pays sur un an », a commenté, lors d’un point presse, Pilar Garrido, la Directrice de la coopération au développement de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Par ailleurs, l’Ukraine a bénéficié de l’aide des institutions de l’Union européenne qui lui ont alloué 20.5 milliards de dollars. Ce montant représente 54.4 % du total de l’APD qu’elles ont versée, principalement sous la forme de prêts à taux réduits destinés à soutenir l’économie du pays.
L’Afrique aussi privilégiée
La hausse de l’aide à l’Ukraine ne s’est pas faite au détriment des autres pays. L’aide bilatérale fournie à l’Afrique s’est élevée à 42 milliards de dollars, soit une hausse de 2 % en un an. L’aide destinée à l’Afrique subsaharienne, en particulier, s’est établie à 36 milliards de dollars, affichant elle aussi une hausse, de l’ordre de 5 % sur un an. L’aide humanitaire a augmenté de 4.8 % pour atteindre 25.9 milliards de dollars.
Il est à noter que le coût des réfugiés, notamment les ressortissants ukrainiens présents dans les autres pays européens, a baissé d’un peu plus de 6 % à 31 milliards de dollars. Cette baisse des coûts explique en partie pourquoi l’aide au développement de plusieurs pays européens s’est établie en repli (Autriche, République tchèque, Allemagne, Pologne, Espagne…).
Recul de l’aide de la France
Par pays, les principaux fournisseurs d’aide en volume ont été les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et la France. En 2023, l’APD a augmenté dans 14 des 31 pays membres du CAD, et baissé dans 17 pays. En ce qui concerne la France, l’OCDE relève une baisse de 11 % de l’aide qui s’est établie à 15,4 milliards de dollars contre 17,9 milliards en 2022. Ce repli est dû, selon l’OCDE, à au recul de son aide globale, notamment sous la forme de prêts bilatéraux. « Cette baisse est conjoncturelle », explique-t-on au ministère des Affaires étrangères. « Elle est due à l’enrayement de la crise des réfugiés, la baisse des dons au titre des vaccins contre le Covid 19, une réforme de la méthodologie comptable du CAD en ce qui concerne les prêts du secteur privé et la hausse des taux d’intérêt », ajoute-t-on.
Pour l’avenir, l’austérité sous forme de coupes budgétaires annoncée en février dernier par le ministre des finances, Bruno Le Maire, va amputer de quelque 740 millions d’euros le financement de l’aide au développement française. Les difficultés budgétaires des pays riches n’inquiètent pas pour autant l’OCDE. « il n’y a pas de lien direct entre austérité budgétaire et aide au développement » a assuré Carsten Staur, le président du CAD, notant au passage que les multiples crises n’ont pas empêché l’aide de progresser régulièrement.
[ad_2]
Source link