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Il était le premier opposant et la bête noire de Vladimir Poutine. Alexeï Navalny, 47 ans, est mort ce vendredi en prison, a annoncé l’administration pénitentiaire de la région Iamal, en Russie. En août dernier, il avait été une nouvelle fois condamné, écopant de 19 ans d’emprisonnement pour « extrémisme ».
Depuis quelques semaines, il était enfermé dans le centre N° 3 en Sibérie, une colonie pénitentiaire construite dans les années 1960 sur les lieux d’un ancien goulag. Ses conditions de détention étaient particulièrement difficiles, d’après ses proches, et il était apparu amaigri et affaibli les dernières fois qu’il avait été vu.
Malaise après une promenade
« Le prisonnier Navalny A.A. s’est senti mal après une promenade. Tous les gestes de réanimation nécessaires ont été pratiqués mais n’ont pas donné de résultat positif. Les médecins urgentistes ont constaté la mort du patient. Les causes de la mort sont en train d’être établies », a indiqué le FSIN de la région arctique dans un communiqué.
Le président russe, Vladimir Poutine, a été informé du décès, a annoncé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Mais les proches de Navalny n’ont pas été mis au courant de sa mort, a indiqué sa porte-parole Kira Iarmich, précisant qu’un de ses avocats se rendait sur place pour constater le décès.
« Lourde responsabilité » du Kremlin
Les réactions n’ont guère tardé après l’annonce de ce décès. De nombreuses voix déplorant la disparition d’un défenseur de la démocratie et d’autres dénonçant une mort qui n’aurait rien de naturelle et qui devrait beaucoup au Kremlin.
En France, Emmanuel Macron a exprimé « colère et indignation ». Alexeï Navalny « a payé de sa vie sa résistance à un système d’oppression », a aussi réagi le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, dans un post sur X.
Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort. Colère et indignation.
Je salue la mémoire d’Alexeï Navalny, son engagement, son courage. Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 16, 2024
« Navalny a été tué », a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. Ce dernier s’est dit « très attristé » par la mort de Nalvany qui a « payé son courage de sa vie ».
« Il s’est battu pour les valeurs de la liberté et de la démocratie. Pour ses idéaux, il a fait le sacrifice ultime », a de son côté salué le président du Conseil européen, Charles Michel, également sur X. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a déploré « l’immense tragédie » de cette disparition pour le peuple russe, soulignant le courage de ce « farouche défenseur de la démocratie ».
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est dite « profondément troublée et attristée » avant de pointer du doigt Vladimir Poutine qui, selon elle, « ne craint rien d’autre que la dissidence de son propre peuple ». C’est « un sinistre rappel de ce que sont Poutine et son régime », a-t-elle conclu. Quant à Joseph Borell, le vice-président de la Commission européenne, il a aussi chargé le maître du Kremlin : « en attendant de plus amples informations, soyons clairs : cela relève de la seule responsabilité de Poutine », a-t-il écrit sur X.
« La Russie est responsable » de la situation qui a mené à la mort de l’opposant, a pour sa part réagi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Alexeï Navalny « vient d’être brutalement assassiné par le Kremlin », a dénoncé le président de la Lettonie, Edgars Rinkevics. Moscou porte « une lourde responsabilité » dans la mort de l’opposant russe, a estimé pour sa part le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, ajoutant être « profondément attristé » par la nouvelle. Tandis qu’un autre dissident russe, Oleg Orlov, a dénoncé « un crime du régime » de Poutine.
Dix-neuf ans de prison
La dernière condamnation d’Alexeï Navalny – à 19 ans de prison -, en août 2023, avait donné lieu à un procès kafkaïen au sein même de la prison où il était déjà enfermé, le centre pénitentiaire de Melekhovo, une petite ville située à quelque 250 km de Moscou.
Alexeï Navalny était avocat et militant contre le pouvoir de Vladimir Poutine en Russie. Il avait notamment créé un mouvement anticorruption dans le pays, le FBK, et s’était présenté à la mairie de Moscou puis à l’élection présidentielle de 2018 avant d’être arrêté et considéré comme inéligible par la commission électorale.
Tentative d’assassinat
En 2020, il avait été victime d’une tentative d’assassinat au « novitchok » , un agent chimique développé notamment par l’Union soviétique. Il avait alors été soigné en Allemagne. A son retour en Russie, il avait immédiatement été appréhendé et enfermé dans un camp de travail.
Les multiples procès intentés contre Alexeï Navalny en Russie ont été largement dénoncés comme politiques et visant à l’empêcher de nuire au pouvoir de Vladimir Poutine. Jamais les attaques contre lui n’ont entamé sa détermination à lutter contre le pouvoir russe, ayant réaffirmé à maintes reprises ses convictions politiques par des messages diffusés sur les réseaux sociaux.
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