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L’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’une hausse de la taxation sur ces produits peut augmenter sensiblement les recettes publiques d’un pays tout en améliorant la santé des habitants.
Les bouteilles d’alcool en France afficheront-elles bientôt des prix semblables à ceux observés dans certains pays nordiques? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier des données qui montrent que les taxes appliquées aux produits nocifs pour la santé, tels que l’alcool et les boissons sucrées, sont encore trop rares à travers le monde et qu’elles ne permettent pas d’inciter significativement à des comportements plus sains dans la plupart des pays y ayant recours. Il s’agit pourtant d’une problématique de santé publique mondiale puisque plus de deux millions et demi de personnes meurent chaque année des suites d’une consommation abusive d’alcool et trois fois plus en raison d’une mauvaise alimentation.
L’OMS déplore ainsi que la moitié des pays taxent les boissons gazeuses au même titre que l’eau. « Bien que 108 pays taxent les boissons sucrées, les droits d’accise, c’est-à-dire les taxes affectées à un produit de consommation spécifique, ne représentent en moyenne que 6,6 % du prix des sodas dans le monde », précise-t-elle.
En ce qui concerne les boissons alcoolisées, elles font l’objet de droits d’accises dans près de 150 pays mais ce n’est pas le cas du vin dans une vingtaine de pays majoritairement situés en Europe. En revanche, ces droits d’accises semblent plus conséquents pour cette catégorie de boissons puisque leur part moyenne dépasse les 17% du prix pour la marque de bière la plus vendue et atteint même 26,5% pour la marque la plus répandue du spiritueux le plus vendu dans le monde.
Des résultats immédiats en Lituanie il y a cinq ans
L’organisation recommande d’appliquer ces droits d’accises à toutes les boissons sans alcool, notamment celles sucrées, mais aussi à toutes les boissons alcoolisées. Pour en démontrer l’intérêt, elle se base sur une étude datant de 2017 qui indiquait qu’une hausse du prix de l’alcool de 50% permettrait d’éviter plus de 21 millions de décès sur 50 ans tout en générant près de 17.000 milliards de dollars de recettes supplémentaires, soit l’addition des recettes publiques annuelles des huit plus grands pays du monde.
« Taxer les produits malsains permet d’améliorer la santé des populations, insiste le docteur Rüdiger Krech, directeur de l’OMS pour la promotion de la santé. Cela a un effet d’entraînement positif sur l’ensemble de la société: moins de maladies et des revenus pour les gouvernements afin de fournir des services publics. Dans le cas de l’alcool, les taxes contribuent également à prévenir la violence et les accidents de la route. »
Sur son site, l’organisation cite l’exemple lituanien. Après avoir augmenté les taxes sur l’alcool en 2017, la Lituanie a enregistré une hausse des recettes annuelles issues de cette taxation de 90 millions d’euros en 2018 par rapport à 2016. En parallèle, le taux de mortalité lié à la consommation d’alcool est passé de 23,4 à 18,1 pour 100.000 en deux ans. « Les études montrent que la taxation de l’alcool et des boissons gazeuses sans alcool contribue à réduire la consommation de ces produits et incite les entreprises à fabriquer des produits plus sains, souligne l’OMS. Parallèlement, les taxes sur ces produits contribuent à prévenir les blessures et les maladies non transmissibles telles que les cancers, le diabète et les maladies cardiaques. »
Enfin, contrairement aux idées reçues sur la réception d’une nouvelle hausse de taxes par les populations, un récent sondage Gallup réalisé en collaboration avec l’OMS et Bloomberg Philanthropies révèle que la majorité des personnes interrogées dans tous les pays sont favorables à une augmentation de la taxation sur les produits malsains tels que l’alcool.
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