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Un partout, balle au centre. En décembre, l’Organisation mondiale du commerce avait condamné les droits de douane exceptionnels imposés en 2018 par les Etats-Unis de Donald Trump sur l’acier et l’aluminium chinois, au motif de préserver la « sécurité nationale ». Mercredi, l’OMC a rendu publique sa décision dans le dossier jumeau des droits de douane chinois, mis en place par Pékin dans la foulée et visant 2,4 milliards de dollars de produits américains (porc, fruits, noix, résidus d’aluminium…) Sans surprise, le gendarme du commerce mondial a jugé ces représailles chinoises tout aussi illégales que les taxes américaines qui les avaient précédées.
L’OMC valide ainsi la plainte déposée par Washington, selon laquelle les droits de douane chinois violaient la règle dite de « la nation la plus favorisée », que Pékin s’était engagé à respecter en rejoignant l’organisation en 2001. L’administration Biden n’a d’ailleurs pas tardé à se féliciter de la décision de l’OMC. Dans un communiqué, le département du Commerce américain va même jusqu’à pointer « l’hypocrisie » de Pékin, qui avait pris ces mesures de rétorsion litigieuses tout en portant plainte contre les pratiques douanières des Etats-Unis.
Des décisions inopérantes
Reste que Joe Biden n’est jamais revenu sur les mesures douanières d’exception visant les métaux chinois décidées par son prédécesseur – pas plus lors de son accession au pouvoir qu’après la condamnation de l’OMC. Pour éviter de se conformer à cette dernière, les Etats-Unis n’ont eu qu’à faire appel de la décision prise à leur encontre. En effet, ce recours n’a aucune chance d’être examiné… car Washington bloque les nominations au comité d’appel de l’OMC, rendant les décisions de l’organisation largement inopérantes.
Dans ce contexte, il est peu probable que les mesures douanières chinoises retoquées soient effectivement levées. Il suffit que Pékin fasse appel pour geler de facto la procédure. Signe que la situation n’est pas près de s’apaiser, le ministre du Commerce chinois a d’ailleurs indiqué avoir pris note de la décision de l’OMC et a aussitôt exigé le retrait des droits de douane américains sur ses exportations d’acier et d’aluminium. Chacun rejetant la responsabilité de l’escalade sur son adversaire, la hache de guerre douanière ne sera sans doute pas enterrée de sitôt.
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