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Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, des syndicalistes, associatifs et universitaires demandent le retrait du projet de loi immigration, dénonçant le « poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre ».
Les N.1 de la CFDT et de la CGT, des responsables d’associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et des universitaires demandent dimanche à Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration, « tache indélébile sur nos principes républicains ».
À la veille de l’examen du texte par des députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), les signataires demandent « solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes ».
Les secrétaires générales de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, les responsables de la Cimade, de la Fondation Abbé-Pierre, de la LDH, de France Terre d’Asile, de l’Uniopss (associations du secteur social), ainsi que François Héran, professeur au Collège de France, et Camille Schmoll (directrice de recherches à l’EHESS) jugent que les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, « portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d’inconditionnalité d’accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d’entériner des logiques de préférence nationale ».
Le « vent mauvais » en France et en Europe
Les signataires considèrent comme autant de « compromissions » ou de « marchandages » des mesures comme le conditionnement des prestations sociales à 5 ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), le durcissement de l’accès aux titres de séjour ou encore la promesse d’accroître les expulsions.
Dénonçant le « vent mauvais » en France et en Europe, le « poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre », les signataires jugent que « la seule issue viable est aujourd’hui de retirer ce projet de loi, qui a démontré qu’il ne pouvait être adopté par une majorité parlementaire sur une base respectueuse de nos valeurs républicaines ».
« On est à un moment grave pour les personnes étrangères et pour notre pays. Jusqu’au bout, il faut pouvoir interpeller. Ce qui se joue là ce sont des choses fondamentales pour nos principes républicains », a résumé auprès de l’AFP Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade.
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