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De l’espace, des loyers raisonnables… De nombreux étudiants se mettent au vert.
Trouver un logement confortable, à un prix raisonnable, et au vert: comme Perrine Dumuret, installé dans l’ancienne étable d’une ferme, des étudiants optent désormais pour un hébergement « campus vert », une formule née dans le Pas-de-Calais et qui séduit aussi dans le monde agricole. En bac professionnel de Services aux personnes dans la commune péri-urbaine d’Aire-sur-la-Lys (Pas-de Calais), Perrine Dumuret, 18 ans, vient de faire sa rentrée à la « Ferme des 3 pommes » à Bourecq.
Elle a « toujours vécu » à la campagne et voulait éviter « la ville et ses nombreuses circulations », explique-t-elle, alors qu’un tracteur rentre dans la cour de ferme où donnent ses fenêtres. Les considérations financières ont aussi joué: de plain-pied, son T2 meublé de 38m² -où une grande cage abrite son lapin- lui coûte 350 euros. L’équivalent à Aire-sur-la-Lys tournerait « autour de 450-500 euros au moins ». Pour rallier son lycée, elle doit toutefois rouler 15 minutes. Mais « de toute façon, j’aurais besoin d’une voiture pour mon travail », une alternance dans une micro-crèche, relativise-t-elle. Elle apprécie aussi de pouvoir s’approvisionner en direct au distributeur en produits frais, chou fleurs, salades, tomates… installé par ses propriétaires à la porte de la ferme.
Les loyers sont « 30% moins chers que le marché moyen en ville »
Son voisin dans cette exploitation de pommes de terres, Théo Delplace, 21 ans, inscrit au lycée Biotech de Douai, doit lui aussi parcourir des kilomètres pour suivre ses cours et assurer son alternance. Mais il compense ce « trop plein » dépensé en essence, « en confort de vie » dans les 50m2 qu’il loue 369 euros.
« On a plus de liberté. Je peux accueillir ma petite amie, ce que je ne pourrais peut-être pas faire dans un plus petit logement », explique-t-il.
Selon sa directrice Odile Colin, l’association Campus vert propose aujourd’hui 500 logements à des étudiants ou jeunes en contrats d’apprentissage ou professionnalisation -dont 450 dans les Hauts-de-France- , qui accueillent 800 locataires chaque année. Les loyers sont « 30% moins chers que le marché moyen en ville », avance-t-elle. Avec la pénurie de logements étudiants et l’inflation, « en 2022 on était à 3.200 demandes sur une année et aujourd’hui on est à plus de 3.500 alors qu’on n’a pas fini l’année », affirme-t-elle.
« On n’aura que notre patrimoine pour vivre »
L’association a été fondée en 1995 par trois agriculteurs de Béthune, soucieux de diversifier leurs activités en profitant de la décentralisation des universités.
« C’est un concept gagnant-gagnant aussi bien pour les agriculteurs qui valorisent un patrimoine bâti que pour les étudiants à qui on propose des logements de qualité », développe Odile Colin.
Propriétaire de la « Ferme des 3 pommes », Catherine de Saint-Laurent a adhéré au réseau en 2005, investissant avec son compagnon 70.000 euros pour aménager quatre logements dans une ancienne étable. Tandis qu’au fond de la cour des machines procèdent au lavage et à la mise en sac des pommes de terre, elle se félicite d’un bon « retour sur investissement », avec « près de 1.300 euros de loyers par mois ».
Surtout dans la perspective de la retraite, alors que les pensions agricoles sont « proches de pas grand-chose ». « On n’aura que notre patrimoine pour vivre », dit cette quinquagénaire. Début septembre, le couple a ouvert trois nouveaux logements dans un ancien atelier, soutenu par des aides de la Région et du Fonds européen agricole pour le développement rural.
Cette agricultrice met aussi en avant « le lien social » créé au quotidien dans ce village de 600 habitants avec les jeunes hébergés, « qui viennent régulièrement boire l’apéro ». Si c’était « juste pour encaisser un loyer, on n’aurait pas fait ça ici. On achète un logement en ville, les gens louent, ils paient et on ne se connaît pas ». « C’est aussi important que les jeunes qui viennent chez nous comprennent notre métier », ajoute-t-elle.
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