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Avec l’extrême droite, les symboles sont rarement des hasards. Pour son congrès préparant les élections européennes, l’AfD a choisi le palais des congrès de Magdebourg, au milieu de casernes construites en 1938 par le régime nazi. L’ensemble s’ouvre sur un mémorial à Paul von Hindenburg, le général de la première guerre mondiale puis président allemand, qui a permis l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933. Le choix de la région de Saxe-Anhalt où le parti d’extrême droite enregistre 29 % des intentions de votes n’est pas neutre non plus.
Ces symboles avaient une résonance particulière au moment où le parti adoptait son programme pour refonder l’Union européenne en une « Europe des patries et de la souveraineté ». Il y a une semaine encore, des dirigeants de l’AfD réclamaient la « mort » du projet communautaire.
Plus de 20 % des intentions de vote
L’extrême droite allemande qui dépasse actuellement les 20 % d’intention de vote dans le pays, avait pourtant à coeur de se présenter sous ses dehors les plus policés lors d’un congrès. Toute aspérité semblait gommée, jusqu’au bleu roi dominant les couleurs du parti comme les vestons des délégués.
Les divergences qui avaient secoué le dernier congrès de l’AfD il y a un an ont disparu. La branche radicale qui avait alors pris la tête du parti a désormais les rênes bien en mains. La future tête de liste AfD pour les élections européennes de 2024, Maximilian Krah, a été élue avec une majorité confortable des deux tiers. Ce proche de Björn Höcke, le chef de file des ultra-radicaux au sein du parti, peut désormais jouer la modération.
« Bien sûr que nous avons besoin d’un marché intérieur, d’une union douanière ou d’une politique commerciale commune », commente aux Echos Maximilian Krah. Entre les allées du congrès, les délégués se présentaient volontiers comme des partisans d’une vision « gaulliste » de l’Europe : souveraine et nationale. Lui aussi partage l’idée d’une Europe « plus indépendante des Etats-Unis, prête à renouer avec la Russie après la guerre et à éviter les conflits avec le Chine, ce qui nous rapproche clairement du Rassemblement national en France, et non de l’extrême droite polonaise », explique-t-il.
Convaincre les ultra-conservateurs
L’AfD qui siège avec le RN et la Lega Italienne au sein du groupe « Identité et démocratie » au Parlement européen, multiplie les gages de fidélité à Marine Le Pen. Alors qu’il a été exclu temporairement du groupe parce qu’il aurait soutenu Eric Zemmour lors de la dernière campagne électorale française, Maximilian Krah assure qu’il s’agit du fruit de « mensonges » et manipulations de la part de ses adversaires au sein de l’AfD.
Sa liste peut compter sur une vingtaine de sièges au parlement européen si les sondages se maintiennent jusqu’en 2024. Pour l’heure, l’extrême droite est le deuxième parti dans les sondages derrière les conservateurs de la CDU, le parti de l’ex chancelière Angela Merkel.
Le premier test aura lieu lors des élections régionales bavaroises le 8 octobre prochain. La stratégie de l’AfD est assez claire : prendre des électeurs à la CSU, l’allié traditionnel de la CDU, et à la tête de la région depuis 1957. L’objectif n’est pas de participer à un gouvernement régional mais d’obliger la CSU à faire une alliance avec les Verts. Une telle coalition pourrait reporter vers l’AfD la frange la plus conservatrice de la CSU, explique aux « Echos » Stephan Protschka, député national et chef du Parti en Bavière.
L’AfD s’embarrasse donc peu de la polémique créée par le président de la CDU, Friedrich Merz, lorsqu’il a évoqué récemment l a possibilité de coopération avec l’AfD au niveau local : arriver au pouvoir par des coalitions n’est pas son objectif. Créé des alliances entre les extrême droite européennes oui.
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