[ad_1]
Publié le 8 déc. 2023 à 12:42Mis à jour le 8 déc. 2023 à 18:03
L’Espagnole Nadia Calvino a été choisie ce vendredi par les ministres des Finances de l’Union européenne pour prendre la présidence de la Banque européenne d’investissement (BEI), une institution appelée à jouer un rôle grandissant dans la reconstruction de l’Ukraine, la politique de développement de l’UE, le financement de nouvelles technologies.
A 55 ans, cette ancienne haute fonctionnaire européenne, qui depuis cinq ans était aux commandes du ministère des Finances dans le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, s’est imposée face à quatre autres candidats. Sa rivale la plus dangereuse était la Danoise Margrethe Vestager, Vice-Présidente exécutive de la Commission européenne, connue pour son combat contre les abus des géants de l’Internet.
Grande favorite
Dès l’été, la ministre préférée de Pedro Sanchez était apparue comme la grande favorite. Mais Margrethe Vestager, grâce à une campagne active, a su rallier un grand nombre de « petits » Etats membres derrière sa candidature. Or le processus de désignation requiert de réunir au moins 18 capitales représentant 68 % du capital de la banque.
Paris n’a jamais montré ses cartes, alors que le chancelier Olaf Scholz a officiellement pris parti pour Nadia Calvino dès novembre. Mais la France nourrissait plusieurs griefs à l’encontre de Margrethe Vestager, notamment son veto à la fusion Alstom-Siemens en 2019 ou sa proposition de nommer, l’été dernier, une citoyenne américaine comme économiste en chef de la DG Concurrence de la Commission – un poste éminemment stratégique.
Goût de revanche
Paris ne cachait non plus vouloir élargir les champs de financement de la BEI, notamment aux nouvelles technologies nucléaires et aux industries de défense. Une orientation à laquelle Nadia Calvino semblait plus ouverte.
Pour l’Espagnole, cette nomination a le goût d’une revanche, puisqu’elle avait échoué en 2019 face à Kristalina Goergieva pour la direction du FMI, puis en 2020 face à l’Irlandais Paschal Donohoe pour la présidence de l’Eurogroupe. Elle devrait prendre ses fonctions au 1er janvier, quand expire le mandat du président actuel, Werner Hoyer. Margrethe Vestager va reprendre ses fonctions à la Commission dès lundi, après un congé sans solde pris pour faire campagne.
Grand mercato des « top jobs »
Reste à voir si la Présidence de la BEI sera considérée comme l’un des « top jobs européens », au moment du grand mercato qui aura lieu dans six mois, après les élections européennes de juin. Les leaders considéreront-ils que les socialistes sont servis ? Que les pays du sud sont servis ? La BEI, jusqu’en 2019, était une institution discrète et sans grand attrait pour les personnalités de premier plan, qui n’entrait pas dans le jeu des postes clés.
« C’est une magnifique nouvelle pour l’Europe et une fierté pour l’Espagne », a commenté le Premier ministre Pedro Sanchez sur le réseau X, soulignant à la fois la reconnaissance de la trajectoire de sa ministre et le renforcement de la présence de l’Espagne dans les organismes internationaux.
A Madrid, la nomination de Nadia Calvino est perçue comme une victoire du gouvernement. Même s’il perd sa ministre des Finances, le pays gagne en influence au niveau européen, calcule-t-on dans l’équipe de Pedro Sanchez.
Crédibilité du gouvernement espagnol
La Moncloa y lit la preuve de la crédibilité du gouvernement espagnol, en dépit de sa majorité parlementaire fragile. Depuis des semaines, les dirigeants du Parti populaire, dans l’opposition de droite, affichaient leurs doutes sur la candidature Calvino.
Sans mettre en question les capacités personnelles de la Ministre, ils l’estimaient pénalisée par la réputation de l’Espagne, dépeinte comme marginalisée, discréditée par les alliances périlleuses de Pedro Sanchez et la future loi d’amnistie des indépendantistes catalans, qui selon eux fragilise l’Etat de droit.
A Madrid, on se demande désormais qui va remplacer au ministère des Finances Nadia Calvino, qui avait marqué le cap de la modération et du respect des règles budgétaires européennes. La Galicienne était aussi la plus à l’écoute des préoccupations du monde économique, au sein d’un gouvernement tiraillé par les exigences de son aile la plus à gauche conduite par la ministre du Travail, Yolanda Diaz.
[ad_2]
Source link