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Publié le 29 juil. 2023 à 15:42Mis à jour le 29 juil. 2023 à 18:41
Après avoir voté sous la canicule, les Espagnols partent en vacances dans l’incertitude, une semaine après les élections législatives du 23 juillet dernier . Le décompte des bulletins de vote des Espagnols vivant à l’étranger, qui a été dévoilé ce week-end, n’a rien changé sur le fond: aucune solution immédiate n’est en vue pour débloquer la situation politique.
La mobilisation des électeurs de gauche a barré, in extremis, la route à un gouvernement d’alliance des droites qui aurait impliqué l’arrivée des ultras de Vox au pouvoir à Madrid. Mais la situation demeure incertaine, sans majorité claire.
Ne pas jeter l’éponge trop vite
Tout indique que l’Espagne s’achemine vers la convocation de nouvelles élections d’ici la fin de l’année, même si aucun des deux candidats potentiels à l’investiture, Alberto Nuñez Feijoo pour le Parti populaire (PP), et le Premier ministre socialiste sortant Pedro Sánchez pour le Parti socialiste (PSOE), ne veut pour le moment renoncer à chercher une majorité et s’avouer en position de faiblesse en jetant l’éponge trop vite.
« L’important pour eux va être de construire un récit qui leur permettra de remonter en selle de la façon la plus avantageuse pour préparer la campagne suivante », explique la consultante politique Veronica Fumanal.
Basques et Catalans
Même s’il est arrivé en tête, le candidat du PP n’a pas les moyens de constituer la majorité espérée avec les ultras de Vox . Il se trouve coincé, sans possibilité d’élargir les alliances, alors que les petites formations régionalistes ou nationalistes rejettent l’idée d’entrer dans un pacte avec l’extrême droite. Un refus d’autant plus désagréable pour le PP qu’il donne la mesure de son isolement, avec Vox pour seul partenaire possible.
Du côté du PSOE, Pedro Sánchez n’est pas dans une situation beaucoup plus commode. L’arithmétique parlementaire pourrait sur le papier lui permettre de reconduire une majorité, en partenariat avec la plateforme de gauche Sumar, à condition de rassembler tous les petits partis régionaux et indépendantistes basques et catalans.
L’abstention des indépendantistes catalans
Sauf que cela voudrait dire par ailleurs obtenir l’abstention, au moins lors du vote d’investiture, des indépendantistes catalans de Junts, les plus durs, ceux qui ont toujours tourné le dos aux propositions de dialogue lancées par le gouvernement central.
Et c’est là où les choses se corsent. Car sous la houlette de l’ex-président régional Carles Puigdemont , installé à Bruxelles depuis la tentative de sécession de 2017, Junts a en effet pris le parti d’entretenir les tensions et d’éviter tout rapprochement pragmatique avec Madrid. C’est pourtant lui qui semble avoir la clé du prochain gouvernement.
Si le Premier ministre sortant, Pedro Sanchez, a payé cher sa politique de main tendue avec Barcelone, accusé presque quotidiennement par la droite de vouloir vendre l’unité de l’Espagne pour quelques votes, l’entrée de Carles Puigdemont dans une nouvelle majorité pourrait rendre la situation invivable.
« Vendre notre nation en deux semaines »
Du côté du Parti populaire, on met déjà la pression sur la gauche, en agitant l’épouvantail d’un risque séparatiste imminent : « Pedro Sanchez va profiter de ces jours d’août, avec l’Espagne en vacances, pour s’assurer le pouvoir à tout prix et conclure des pactes dans le dos des Espagnols », affirme Isabel Diaz Ayuso , la cheffe de file du PP de Madrid, en avertissant d’« un pacte avec Puigdemont pour vendre notre nation en deux semaines », selon elle.
Mais pour le politologue Oriol Bartomeus, professeur à l’université Autonoma de Barcelone, Junts a mis la barre trop haut pour que négociations soient possibles. « Junts réclame une amnistie pour les faits de 2017 et un référendum pour la Catalogne, deux points qui ne sont pas négociables pour le PSOE. L’affaire semble réglée d’avance et le plus probable est que le pays aille vers de nouvelles élections », estime-t-il.
Une situation qui devrait arranger Carles Puigdemont selon lui, car « il serait plus à l’aise dans l’affrontement avec un gouvernement PP-Vox, que face à un gouvernement de gauche qui demande à l’indépendantisme de ne plus se limiter à trois slogans et d’accepter un vrai dialogue », explique-t-il.
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