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Le Parlement espagnol s’apprête à valider ce mardi une loi d’amnistie taillée sur mesure pour les indépendantistes catalans. Ce texte, très controversé, était la condition posée par les partis séparatistes en échange de leur soutien parlementaire au Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez.
La future loi prévoit de clore toutes les poursuites liées à la tentative de sécession catalane de 2017. Une dernière retouche au texte précise que la mesure de grâce concerne même certains délits qui pourraient être qualifiés de terrorisme par les magistrats, à l’exception de ceux ayant généré « une violation des droits humains ».
Actes de violence urbaine
Cette modification qui scandalise les juristes vise à inclure dans l’amnistie tous les actes de violence urbaine qui avaient enflammé Barcelone en 2019, après les lourdes peines prononcées contre les leaders indépendantistes.
Le texte devrait obtenir ce mardi l’approbation de tous les groupes, à l’exception du Parti populaire (PP), le principal parti d’opposition de droite, de Vox (droite radicale) et de la députée du petit parti des Canaries. Il devrait ensuite être examiné par le Sénat, où la majorité appartient au PP, avant de revenir vers le Parlement.
Sabotages et violences
Mais rien n’est sûr encore : tandis que les parlementaires se préparent à examiner le texte, des juges en charge de plusieurs dossiers impliquant l’ex-président catalan Carles Puigdemont et d’autres dirigeants sécessionnistes sont en train de travailler contre la montre.
Avec la possibilité que ces affaires dépassent le périmètre couvert par l’amnistie. Ils étudient notamment leurs contacts avec des émissaires russes supposés aider au financement d’une future Catalogne indépendante, ou encore leur rôle dans l’orchestration des épisodes de sabotages et de violences.
Chantage des séparatistes
Quelle que soit l’issue du vote de ce mardi, il est clair que la question de l’amnistie va demeurer au coeur de toutes les polémiques. Dimanche dernier, plus de 45.000 personnes se sont rassemblées à Madrid, à l’appel du PP, pour protester contre « un gouvernement soumis au chantage des séparatistes », « prêt à tout pour se maintenir au pouvoir », selon le leader de l’opposition Alberto Nunez Feijoo.
La loi est défendue sans enthousiasme par les socialistes du PSOE, conscients qu’une bonne part de leur électorat est réticente. Ils appellent à « faire de nécessité vertu », rappelant qu’accepter l’amnistie était la condition imposée pour former une majorité qui puisse barrer la route à une alliance des droites et à l’entrée des ultras de Vox au gouvernement.
Réconciliation et générosité
En dépit des réticences, Pedro Sanchez plaide pour la réconciliation et la générosité. Alors qu’on lui reproche de projeter l’image d’un gouvernement prisonnier des manoeuvres des indépendantistes, il affirme que la future loi va permettre de tourner la page de la tentative de sécession catalane, en réintégrant pleinement dans le jeu démocratique ceux qui avaient défié le pouvoir de Madrid.
Face à la droite et à une partie de la vieille garde du PSOE qui l’accusent d’opportunisme, le leader socialiste rappelle que les désordres en Catalogne se sont produits lorsque le PP gouvernait à Madrid. A l’époque, souligne-t-il, la droite n’avait jamais cherché de proposition alternative pour résoudre le conflit. Au contraire, elle s’était servie des tensions pour mobiliser les électeurs dans le reste du pays autour de l’idée de « la patrie en danger ».
Aussi indigeste soit-elle, l’amnistie vient, selon Pedro Sanchez, réparer ce qui s’est passé à l’époque des préparatifs du référendum d’indépendance catalan de 2017. Face au défi séparatiste, le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy (PP), avait assisté sans réagir à l’escalade indépendantiste.
Il avait laissé s’envenimer la situation, jusqu’à la célébration d’un référendum illégal. Tandis que, dans l’ombre, s’orchestrait une série d’opérations policières douteuses pour fabriquer des preuves et monter des dossiers contre les dirigeants catalans, selon les enquêtes toujours en cours.
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