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Publié le 24 juil. 2023 à 12:43Mis à jour le 24 juil. 2023 à 20:16
La perspective d’un gouvernement des droites en Espagne, formé par une alliance entre les modérés du Parti populaire (PP) et les ultras de Vox s’éloigne. Et le royaume reste sans scénario clair pour l’avenir, avec l’éventualité de la convocation de nouvelles élections d’ici Noël prochain.
Rien ne devrait pour autant entraver le déroulement du semestre de présidence espagnole de l’Union européenne , puisque le gouvernement actuel restera en fonction quoi qu’il arrive jusqu’à la constitution du suivant.
Vote utile
Au lendemain des élections législatives, le résultat des urnes dessine un panorama fragmenté et une série d’équations insolubles. Le PP est arrivé en tête avec 136 députés dans un hémicycle qui compte 350 sièges. La victoire a été nettement plus courte qu’espérée et, pour accéder au pouvoir, il aurait besoin de Vox pour l’appuyer.
Sauf que l’extrême droite a été ébranlée par l’appel au vote utile en faveur du PP. Elle n’a obtenu que 33 sièges et elle est loin de remporter le succès escompté, avec 19 sièges en moins par rapport aux législatives de 2019.
A l’écart d’un pacte avec Vox
C’est là que les ennuis commencent pour Alberto Nunez Feijoo , le chef de file du PP. Si l’idée d’un pacte avec l’extrême droite ne semble pas gêner outre mesure ses électeurs, elle est rédhibitoire pour les petits partis régionalistes, nationalistes et indépendantistes qui servent habituellement de force d’appoint.
Même le très pragmatique Parti nationaliste basque (PNV, droite modérée) a prévenu qu’il se maintiendrait à l’écart d’un pacte avec Vox et ne donnerait pas le vote de ses cinq députés à une alliance des droites. Seuls le petit parti des Canaries et celui de Navarre seraient a priori disposés à apporter chacun un député. Mais cela reste insuffisant pour passer le cap d’une majorité.
Face à cette impasse, le socialiste Pedro Sanchez semblerait en meilleure position pour négocier une majorité, même s’il est sorti perdant du duel entre les deux grands partis avec 122 députés, soit 14 de moins que son adversaire.
Dimanche soir, devant le siège du Parti socialiste (PSOE), les militants célébraient les résultats comme une victoire. D’abord parce que leur parti avait réussi à résister au raz-de-marée de droite annoncé par les sondages , ensuite parce qu’ils voient émerger la possibilité d’une alliance des gauches.
Un tandem progressiste
Le PSOE a en effet réussi à obtenir des résultats qui se situent dans la fourchette haute des sondages, sans pour autant siphonner le vote de Sumar , la plateforme des petits partis de gauche pilotée par la ministre du Travail sortante, Yolanda Diaz , qui a obtenu 31 députés et s’annonce disposée à composer un tandem progressiste.
Là aussi, l’addition des sièges des deux partis ne serait pas suffisante pour obtenir une majorité et il faudrait nécessairement faire appel aux petits partis, qui totalisent 28 sièges. Tous ou presque devraient être prêts à discuter.
Mais à quel prix ? Pedro Sanchez sait qu’une partie de l’électorat socialiste a peu apprécié le rapprochement avec les indépendantistes basques de Bildu et les concessions faites aux indépendantistes catalans. Alors faut-il renouveler l’expérience ?
Dans les faits, les petites formations ont montré depuis des décennies qu’elles étaient capables de s’entendre, selon les circonstances, avec le PP comme avec le PSOE, pourvu qu’elles obtiennent des conditions avantageuses pour leur région.
Navigation pragmatique
Cette navigation pragmatique a été la marque des nationalistes basques et catalans, durant les gouvernements de Felipe Gonzalez ou de José Maria Aznar. Mais le choc de la tentative de sécession catalane de 2017 a grippé la mécanique et suscité de fortes réticences dans l’opinion publique face à ce marchandage perpétuel.
Alberto Nunez Feijoo a sans doute eu le tort de sous-estimer l’impact des accords conclus ces dernières semaines avec Vox à l’échelle municipale et régionale. L’image de l’extrême droite triomphante, promettant le retour à l’ordre et la reprise en main de dossiers comme les droits des femmes et des minorités, a effrayé certains électeurs.
Reste à savoir si Pedro Sanchez va commettre la même erreur en approchant les petits partis. Les négociations s’annoncent compliquées, sinon impossibles. Junts, le parti indépendantiste catalan de droite conduit par l’ex-président catalan Carles Puigdemont , a déjà placé la barre très haut, annonçant lundi matin qu’il poserait d’emblée comme condition l’amnistie pour les condamnés de 2017 et un référendum d’autodétermination pour la Catalogne ! Au vu de ces exigences, tout indique que l’Espagne s’achemine vers de nouvelles élections d’ici la fin de l’année.
A la recherche du prochain Premier ministre
Maintenant qu’ils ont voté en pleine canicule, les Espagnols peuvent partir tranquillement en vacances. Il ne se passera plus rien d’ici au 17 août, jour de l’inauguration du prochain Parlement. Ensuite, le roi Felipe VI ouvrira, à partir du 21 août, une série de consultations avec les porte-parole parlementaires pour sonder la capacité des éventuels candidats à former une majorité.
Les débats et le vote d’investiture pourraient avoir lieu à partir de septembre et le gouvernement pourrait être formé dans la foulée. Mais si aucune majorité ne se dégageait dans les deux mois suivants, le Parlement serait dissous et de nouvelles élections seraient convoquées d’ici la fin de l’année.
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