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Publié le 14 nov. 2023 à 17:07Mis à jour le 14 nov. 2023 à 18:57
Rassurer des Ukrainiens inquiets de voir l’Occident se détourner d’eux et leur garantir un soutien pérenne, à l’approche d’un hiver au cours duquel Vladimir Poutine visera probablement, de nouveau, les infrastructures critiques de leur pays . Tel était le message principal que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE voulaient envoyer à Kiev, lundi et mardi, lors de leurs deux jours de conclave à Bruxelles. Loin de la « fatigue » ukrainienne que l’on prête à certains Etats membres.
Les faits et les chiffres ont rendu l’exercice très difficile. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a fait savoir que l’Union manquerait son objectif, fixé en mars dernier , de fournir à l’armée ukrainienne 1 million de munitions d’artillerie d’ici mars 2024.
L’UE a jusqu’ici fourni environ 300.000 obus à l’Ukraine et ne sera pas en mesure de tenir ses promesses. « Ce que nous devons faire », a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, « c’est essayer de détourner la production européenne destinée à l’exportation vers [notre] priorité qui est l’Ukraine, cela représenterait un changement considérable ». Mardi, il a encore précisé : « Je demande aux Etats membres de réorienter leurs livraisons ».
Capacité de production
A l’heure actuelle, environ 40 % de la production de l’UE est exportée vers une trentaine de pays. Thierry Breton, le Commissaire au marché intérieur qui a la responsabilité du renforcement de l’appareil industriel militaire de l’Union , a de son côté insisté sur des nouvelles plus positives : la capacité de production a augmenté de 20 % à 30 % depuis février dernier et le rythme d’un million de munitions par an pourra être atteint d’ici le printemps 2024.
Mais d’autres difficultés obèrent l’action européenne à l’égard de l’Ukraine. La Hongrie continue de bloquer la huitième tranche de 500 millions d’euros de la Facilité européenne pour la paix (FEP) , l’instrument extrabudgétaire qui finance l’aide militaire des Européens (sous forme de remboursements qui commencent à prendre du retard).
Blocage hongrois
Budapest exige de Kiev l’engagement de n’inscrire aucune entreprise hongroise sur sa liste des « sponsors » de la guerre, alors que Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, maintient des liens économiques avec Moscou. Un nouveau fonds de 20 milliards d’euros sur quatre ans, proposé par Josep Borrell l’an dernier, n’a toujours pas vu le jour, du fait de la réticence de plusieurs Etats membres, notamment l’Allemagne, qui privilégie de plus en plus l’assistance bilatérale.
La situation est telle que des diplomates de l’est du Vieux Continent commencent à douter de la pérennité de la FEP. Paris au contraire veut absolument la sanctuariser, en l’orientant vers une stratégie d’acquisition conjointe de matériels. Renoncer à la Facilité pour la paix, désormais identifiée par les Américains, les Ukrainiens et les Russes, « aurait un coût politique énorme », estime-t-on au Quai d’Orsay.
Point d’interrogation américain
Josep Borrell compte proposer aux Vingt-Sept de nouvelles pistes avant leur sommet de la mi-décembre, qui doit se prononcer sur une enveloppe de 50 milliards d’euros demandée par la Commission européenne en juin pour un soutien civil au pays en guerre.
L’appui budgétaire de l’UE est d’autant plus important que de l’autre côté de l’Atlantique, une partie du camp républicain exprime son scepticisme à l’égard de Kiev. Raison pour laquelle l’administration Biden a lié un paquet d’aides à 61 milliards de dollars à une autre enveloppe prévue pour Israël. Mais des diplomates européens redoutent que cette corrélation ne saute prochainement.
Nouvelles sanctions contre Moscou
La France insiste sur la nécessité d’afficher la détermination de l’UE, dont l’attitude est observée de très près par les pays tiers. Paris estime ainsi que le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est pas « gelé » et peut dégénérer si Bakou perçoit une faiblesse du côté de l’Union.
Du côté des nouvelles positives, Bruxelles doit présenter très vite, peut-être dès mercredi, un nouveau paquet de sanctions contre Moscou. Il devrait porter sur les exportations russes de diamants vers l’UE et inclure un plan d’action contre les contournements des sanctions précédentes, notamment sur le volet pétrolier.
Les Vingt-Sept doivent en outre se pencher, lors de leur prochain sommet, sur la recommandation de la Commission d’ouvrir des négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine et la Moldavie. Un feu vert enverrait un fort signal au reste du monde.
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