Les sommes récoltées avec le crowdfunding baissent à cause de la crise de l’immobilier

Un peu plus de 2 milliards d’euros ont été levés en financement participatif en 2023, contre un montant record de 2,3 milliards d’euros en 2022. Sous forme de prêt, le crowdfunding immobilier, qui a pesé jusqu’à « deux tiers » de la collecte globale, n’en représente plus que la moitié (55,6%) en 2023.

Les sommes levées sur les plateformes de financement participatif ont baissé pour la première fois en France en 2023, en raison notamment de la crise de l’immobilier. Un peu plus de 2 milliards d’euros ont été levés en financement participatif en 2023, contre un montant record de 2,3 milliards d’euros en 2022, soit un repli de 11,3%, montre le rapport annuel du groupe d’audit et de conseil Mazars et l’association Financement Participatif France qui dressent ce bilan depuis 2015.

Déployé depuis une dizaine d’années en France, le financement participatif (ou crowdfunding) lève des fonds auprès de particuliers via des dons ou des prêts pour financer des projets variés, création d’entreprises ou construction d’immeubles par exemple. Sous forme de prêt, le crowdfunding immobilier, qui a pesé jusqu’à « deux tiers » de la collecte globale des plateformes de financement participatif « les meilleures années », selon Bertrand Desportes, associé chez Mazars, n’en représente plus que la moitié (55,6%) en 2023. « Finalement, il y a eu une résilience assez intéressante » du secteur immobilier, explique à l’AFP Bertrand Desportes qui s’attendait à un repli « beaucoup plus fort ».

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Coup d’arrêt au lancement de nouveaux projets

Pour lui, le recul de 28% du crowdfunding immobilier sur un an montre aussi que l’impact, sur les plateformes de financement participatif. De la profonde crise immobilière, a plutôt été « amorti ». Cette crise inédite -causée par la remontée rapide des taux d’intérêt qui a entamé le pouvoir d’achat des emprunteurs et la hausse des coûts de construction- a mis un coup d’arrêt au lancement de nouveaux projets immobiliers et donc réduit les besoins en financement.

Après avoir « touché un point bas », « la promotion de biens devrait repartir en 2024 », et avec elle le financement participatif, projette Bertrand Desportes. D’autant que « l’appétence » pour ce mode de financement s’inscrit une tendance de « fond » depuis que Mazars a commencé à suivre le secteur en 2015, selon Bertrand Desportes: si les sommes collectées ont baissé, le nombre de projets soutenus par crowdfunding a progressé de 31% en 2023, de 120.107 en 2022 à 157.535 l’année dernière. Une « popularité » grandissante illustrée par la hausse du don, particulièrement dynamique dans les projets culturels ou solidaires. Avec un peu plus de 3 millions de donateurs en 2023, ce mode de financement devient « grand public », a ajouté Bertrand Desportes.