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Publié le 18 nov. 2023 à 16:40
Agnès Mathieu-Daudé écrit des livres pour petits, moyens et grands lecteurs. Ces derniers ont déjà apprécié l’ambiance et l’univers d’Un marin chilien ou de La ligne Wallace. Son nouveau roman, « Les marchands de sable », est porté d’un bout à l’autre par son héroïne.
La Française Suzanne Valeyre a fait ce que l’on appelle un bon mariage. Issue d’une famille moyenne du Gard, un temps journaliste, Suzanne a un jour, au hasard d’une gare, croisé la route de Paolo Signorelli. Le beau jeune homme aux yeux noirs qui n’avait pas été insensible à ses faux airs de l’actrice Monica Vitti s’avérait être un héritier. Celui de l’empire fondé par son père, le richissime industriel milanais Ercole Signorelli. En l’épousant, Suzanne a mis les pieds dans une vie qui n’aurait jamais dû être la sienne. Et dans un monde imprévu. D’abord en Italie puis à Londres où Paolo veille désormais sur les affaires de la branche anglaise de l’entreprise familiale.
Voilà maintenant quatre ans que le couple et leurs trois fils ne sont pas retournés pour les vacances dans la villégiature estivale des Signorelli. Une somptueuse villa au bord d’une plage privatisée de Sardaigne. Un lieu où l’octogénaire Ercole aime aller se baigner chaque jour pour s’entretenir et où son épouse Marta à l’allure et à la silhouette toujours impeccable profite du soleil à l’ombre d’un parasol. Tout paraît idyllique, mais ne l’est peut-être pas vraiment. Quels sont les zones d’ombre et les secrets des Signorelli dont Suzanne va découvrir qu’une part non négligeable des activités est la fabrication de pièces détachées vendues à des fabricants d’armes ? Que s’est-il vraiment passé en Sardaigne, et pourquoi, au cours du mois de juillet de l’été 1976 ?
Regard acéré
Le regard porté par Agnès Mathieu-Daudé sur le monde qu’elle décrit et sur les protagonistes qu’elle y met en scène avec brio est acéré. Avec un humour souvent grinçant et des sorties cinglantes. Des mascarades et des faux-semblants, il y en a ici. Des accommodements et des évitements aussi. Fermer les yeux est préférable si l’on veut que les choses durent et éviter que les châteaux ne s’écroulent. A moins que l’on ne puisse plus s’y résoudre et qu’un besoin impérieux de vérité l’emporte…
La talentueuse romancière, à l’instar de Suzanne, a toutes les cartes en main. Elle excelle à les distribuer page après page en avançant à pas feutrés. Mécanique parfaitement huilée, « Marchands de sable » est tout à la fois comédie et drame, pièce de théâtre et ballet. On aurait tort de s’en priver.
Marchands de sable
Roman français
d’Agnès Mathieu-Daudé
Flammarion, 291 p., 21 euros.
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