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Publié le 15 nov. 2023 à 8:30
Etats-Unis ou Chine ? Dans les grands pays émergents, la population refuse de choisir. Une ambivalence qui se retrouve en partie dans les choix géopolitiques de leurs dirigeants. C’est ce que montre une étude du European Council on Foreign Relations (ECFR), un think tank, basée sur des sondages réalisés dans une dizaine de pays dont l’Inde, la Russie, la Turquie , le Brésil, l’Afrique du Sud ou l’Arabie saoudite.
« Les alliances géopolitiques deviennent plus fracturées et plus complexes », souligne l’ECFR. Le rapport évoque « un monde à la carte », dans lequel les Etats choisissent différents partenaires en fonction des sujets plutôt que « de s’engager sur une seule allégeance d’un côté ou de l’autre ».
« Ils ne se sentent pas obligés de choisir »
C’est particulièrement vrai vis-à-vis des deux plus grandes puissances, les Etats-Unis et la Chine, dont les dirigeants Joe Biden et Xi Jinping se rencontrent ce mercredi à San Francisco au sommet de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec). « La plupart des pays émergents refusent de choisir entre Washington et Pékin, ou plutôt, ils ne se sentent pas obligés de choisir », explique Susi Dennison, chercheuse associée à l’ECFR.
Le « soft power » occidental conserve son attrait partout dans le monde : le mode de vie et certaines valeurs de l’Ouest conservent leur attractivité. S’ils devaient choisir, seuls 5 % des citoyens des pays émergents iraient vivre en Chine, contre 56 % aux Etats-Unis.
Leadership américain
S’ils étaient forcés de choisir un camp, la majorité des populations de tous ces pays, sauf sans surprise la Russie, se rangeraient derrière un bloc conduit par les Etats-Unis. C’est le cas de 80 % des Indiens, 66 % des Brésiliens et de plus de la moitié des Sud-africains, des Turcs et des Saoudiens. Tous, sauf les Russes encore une fois, se sentent en majorité plus proches de Washington que de Pékin sur la question des droits de l’homme.
Cet alignement sur les Etats-Unis se retrouve pour les questions de sécurité. Une majorité des populations de ces pays préfèrent une coopération avec Washington qu’avec Pékin dans ce domaine.
Investissements chinois
Cette préférence pour l’Occident ne se retrouve absolument pas dans le domaine de la coopération économique. Lorsqu’on leur demande s’ils se sentent plus proches des Etats-Unis ou de la Chine en matière commerciale, la plupart des pays choisissent la Chine (mais pas les Indiens ni les Brésiliens, qui préfèrent les Etats-Unis).

La plupart montrent une large acceptation de la présence économique et des investissements chinois dans leur pays, y compris dans le cas où des entreprises chinoises y achèteraient des médias, des sociétés technologiques ou des infrastructures. « C’est sans doute en partie parce que la Chine est déjà très présente dans ces pays, c’est un état de fait », décrypte Susi Dennison.
Ukraine : une « guerre par procuration »
Le soutien des pays émergents à l’Occident est particulièrement faible lorsqu’on interroge les populations sur la guerre en Ukraine . La majorité des Chinois, des Saoudiens et des Turcs y voient avant tout une « guerre par procuration » entre les Etats-Unis et la Russie.
Une nette majorité dans ces pays juge qu’il faut mettre fin au conflit « aussi vite que possible, même si cela signifie que l’Ukraine doit céder le contrôle de certaines zones à la Russie ». Et ils considèrent majoritairement que ce sont les Etats-Unis et l’Union européenne qui constituent les « principaux obstacles à la paix » entre la Russie et l’Ukraine.
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