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Publié le 21 juil. 2023 à 15:07
Eaux turquoise, sable fin, criques dorées par le soleil méridional et… plastiques à usage unique. Dans un rapport publié jeudi, Pascal Canfin, président de la commission de l’Environnement du Parlement européen, souligne que malgré la « législation la plus ambitieuse au monde » les plastiques à usage unique « sont encore trop souvent commercialisés dans les pays de l’Union européenne ». Un grand nombre se retrouve sur le littoral méditerranéen.
La directive européenne, adoptée en 2019, interdit la commercialisation de dix produits plastique à usage unique, des bâtonnets de coton-tige aux pailles en passant par les gobelets. Ces produits se retrouvent en effet très souvent sur les littoraux. Si rien n’est fait, en 2050, il devrait y avoir plus de plastique que de poissons dans l’océan.
« Mettre fin à l’impunité »
Après deux ans d’adaptation, il devait en théorie être impossible de trouver ces dix produits depuis 2021. Mais « ils sont encore trop souvent commercialisés dans les pays de l’Union européenne », dénonce le rapport. « On doit mettre fin à cette impunité », argue Pascal Canfin, interrogé par «Les Echos».
« Le plastique a un impact sur les écosystèmes marins et terrestres. Les déchets plastiques mettent beaucoup de temps à se désagréger et vont donc provoquer l’étouffement de certaines espèces, explique Alice Elfassi, juriste de l’ONG Zero Waste France. Selon de nombreuses études, les microplastiques qui proviennent de la dégradation des produits plastiques auraient aussi un effet délétère sur la santé humaine ».
Les Baléares exemplaires
« La Méditerranée est le rivage européen le plus pollué au plastique . A l’approche de l’été, des dizaines de millions d’Européens vont s’y presser, développe Pascal Canfin. C’est l’occasion de leur rappeler qu’il est interdit de leur servir une touillette, une paille ou des couverts en plastique. Ils sont tout à fait légitimes pour rappeler aux commerçants ou aux restaurateurs que c’est interdit par la loi ».
Les îles Baléares, communauté autonome en Espagne, se démarquent : d’après le rapport de l’eurodéputé, plus de 150 plaintes relatives à la vente de ces produits ont été déposées sur l’archipel et des sanctions allant de 9.000 à 300.000 euros ont été prononcées contre des enseignes comme McDonald’s ou Burger King.
Le mauvais élève italien
L’Italie , en revanche, fait figure de mauvaise élève et sa législation contredit la directive européenne. « En Italie, il n’y a aucune sanction et aucun contrôle, et en plus le texte a été totalement vidé de son contenu. Ce qui pose la question d’attaquer en justice l’Italie pour mauvaise transposition de la directive », s’insurge Pascal Canfin.
« La France a fait une transposition plutôt ambitieuse », considère Muriel Papin, déléguée générale de l’ONG No Plastic In My Sea. La loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) va en effet plus loin que la directive européenne et prévoit la fin du plastique à usage unique d’ici 2040. La France mise aussi sur les « 3R », pour la réduction, le réemploi, et le recyclage des produits plastique. Mais « les mesures de contrôle et les sanctions pêchent beaucoup », selon Muriel Papin.
« On ne va clairement pas assez vite »
« Les associations font le travail qui n’est pas fait par les services de l’Etat en allant voir dans les supermarchés, les restaurants si on trouve toujours des plastiques à usage unique », indique-t-elle. « Beaucoup de citoyens nous remontent encore la présence de produits plastiques interdits à la vente… », abonde Alice Elfassi.
« On ne va clairement pas assez vite. Les échéances sont très lointaines et pas à la hauteur de l’urgence . Mais on ne devrait même pas réussir à respecter ces échéances… », se désole Alice Elfassi. Pour réussir la transition post-plastique, les ONG préconisent d’adopter au plus vite les emballages en verre, le conditionnement en vrac et le réemploi. Comme c’était l’usage avant la généralisation du plastique.
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