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Publié le 2 oct. 2023 à 18:42Mis à jour le 2 oct. 2023 à 18:52
« Un geste diplomatique exceptionnel », c’est l’expression qu’a employée Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, pour qualifier une réunion informelle surprise de tous ses homologues de l’UE, à Kiev, lundi 2 octobre. Alors que les Occidentaux cherchent à donner des gages à Kiev sur la pérennité et la solidité de leur soutien, malgré quelques vacillements récents, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne , a lui aussi souligné le caractère inédit de ce Conseil Affaires étrangères : « c’est la première fois que nous nous réunissons en dehors du territoire de l’UE, la première fois dans un Etat candidat à l’adhésion, la première fois aussi, hélas, dans un pays en guerre ».
La réunion n’a pas débouché sur de nouvelles décisions concrètes, mais a adressé à la Russie, selon Catherine Colonna, « le message qu’elle ne doit pas compter sur notre lassitude ». Moscou tente depuis des semaines d’instiller l’idée que la détermination des Occidentaux finira par s’éroder.
Le Kremlin peut depuis samedi dernier s’appuyer sur l’exemple de la Slovaquie, où le vainqueur des législatives, Robert Fico, a déclaré pendant la campagne électorale qu’il cesserait toute livraison d’armes à Kiev s’il reprenait le siège de Premier ministre. En Pologne, la solidarité envers l’Ukraine qui semblait sans limite ou presque en 2022 s’est fracassée contre les intérêts du monde agricole à l’approche des législatives du 15 octobre. Le ministre hongrois des Affaires étrangères n’a pas fait le chemin de Kiev, alors qu’il n’était apparemment pas malade, contrairement à ses homologues polonais et letton, selon une source diplomatique citée par l’AFP. Budapest garde depuis le début de la guerre une grande réserve à l’égard de l’Ukraine.
Plan de protection hivernal
Josep Borrell s’est donc employé à rappeler toutes les actions en cours de l’UE en faveur de l’Ukraine : la formation de 40.000 soldats, y compris des pilotes d’avions de combat, le renforcement de l’industrie de défense, les opérations de déminage indispensables à la reconstruction, le soutien à l’économie ukrainienne. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a de son côté appelé de ses voeux un « plan de protection hivernal » pour l’Ukraine.
Cette semaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouvent à Grenade pour dessiner les contours des réformes nécessaires à un nouvel élargissement qui engloberait l’Ukraine et la Moldavie. Cette extension majeure de l’Union, vers des pays très pauvres et frappés par une forte corruption, pose de vastes questions sur sa gouvernance et ses politiques.
Budget américain
A Washington, l’administration Biden serre aussi les rangs pour réaffirmer son engagement malgré le vote, samedi, d’un accord budgétaire d’urgence qui sacrifie toute nouvelle aide financière à l’Ukraine , une fraction de l’aile droite républicaine y étant opposée. « Je tiens à assurer à nos alliés, au peuple américain et au peuple ukrainien qu’ils peuvent compter sur notre soutien. Nous ne nous déroberons pas », a promis Joe Biden dimanche à la Maison-Blanche.
Le secrétaire américain de la Défense, Lloyd Austin, a aussi passé un coup de fil à son homologue ukrainien dimanche, « pour réitérer le soutien des Etats-Unis à l’Ukraine […] et discuter des priorités en matière d’assistance à la sécurité », a indiqué lundi le Pentagone. L’ambassadrice ukrainienne à Washington, Oksana Markarova, a minimisé l’accident. « Il y a du temps, il y a des ressources et, surtout, il y a un soutien bipartisan et bicaméral en faveur de l’Ukraine », a-t-elle tempéré, dans un message sur Facebook.
Présidentielle de 2024
La dernière visite de Volodymyr Zelensky au Congrès , fin septembre, a toutefois été plus fraîche que les précédentes, et l’élection présidentielle de novembre 2024 crispe chaque semaine davantage les positions. Les républicains « ont dit qu’ils allaient soutenir l’Ukraine lors d’un vote séparé. Nous ne pouvons en aucun cas permettre que le soutien de l’Amérique à l’Ukraine soit interrompu », a assuré Joe Biden.
Mais l’organisation de ce vote séparé reste floue, avec un président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, qui se bat pour sa survie au perchoir. Le Sénat apparaît à ce stade plus ouvert pour lancer un vote sur une nouvelle aide massive à l’Ukraine, évaluée pour l’instant à plus de 20 milliards de dollars (dont 13 milliards de dollars pour l’aide militaire). L’autre option serait de l’inclure dans les discussions budgétaires sur la nouvelle loi de finances. Celle-ci devra être adoptée au plus tard mi-novembre, quand les mesures d’urgence adoptées samedi expireront.
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