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L’an passé, le fabricant européen de missiles a enregistré pour 9,9 milliards d’euros de commandes, contre 5,1 milliards en 2021, dernière année avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le fabricant européen de missiles MBDA a connu un nouveau record de commandes en 2023, notamment pour ses systèmes anti-aériens commandés en masse par des États européens soucieux de renforcer leur défense dans le sillage de la guerre en Ukraine. L’an passé, MBDA a enregistré pour 9,9 milliards d’euros de commandes, contre 5,1 milliards en 2021, dernière année avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a détaillé son président Eric Béranger lors d’une conférence de presse.
Quelque 70% de ces commandes ont concerné des missiles anti-aériens (Mistral, CAMM, Mica, Aster) et les trois quarts des exportations hors de ses pays d’implantation (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Espagne) étaient destinés à des États européens.
Deux commandes ont dépassé le milliard d’euros: Paris et Rome ont passé une commande conjointe de près de 700 missiles Aster qui équipent aussi bien les frégates que les systèmes anti-aériens SAMP/T, dont un exemplaire est en Ukraine. La Pologne a de son côté commandé pour environ 2,2 milliards d’euros 44 lanceurs et plusieurs centaines de missiles CAMM anti-aériens à la branche britannique de MBDA.
Produire plus et livrer plus rapidement
Deuxième missilier mondial, MBDA est codétenu par Airbus (37,5%), BAE Systems (37,5%) et Leonardo (25%). Au total, son carnet de commandes s’établissait fin 2023 à 28 milliards d’euros. L’an passé, MBDA a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros (+7%). L’année 2023 a amplifié la « prise de conscience » en Europe provoquée l’année précédente par l’invasion de l’Ukraine, selon Eric Béranger.
« La force remet de plus en plus en question les droits internationaux et je pense que c’est le changement fondamental qui génère beaucoup de réactions et de demandes de la part de nos clients », a-t-il justifié, évoquant notamment des « demandes en termes de besoins opérationnels urgents ».
« En fait nous n’avons qu’un seul défi (…) c’est d’être capable de produire plus, de produire et de livrer plus rapidement », a-t-il admis. Pour cela, MBDA prévoit d’investir 2,4 milliards d’euros d’ici 2028 dans ses moyens de production et l’entreprise de 15.000 salariés compte en recruter 2.600 cette année.
Il s’agit aussi de constituer des stocks afin de réduire les délais de production. MBDA dispose ainsi de 80 tonnes d’aciers spéciaux en stock « quand nos besoins annuels sont de 4 à 5 tonnes », ainsi que suffisamment de titane pour produire « plusieurs milliers de missiles ». S’il n’y a pas « pas de pénuries », Eric Béranger a toutefois noté une « grande tension de la chaîne de fournisseurs et nous voyons des délais s’allonger ».
De longs délais de production pour l’Aster 30
Pressé par les Etats soucieux de se réarmer et compléter leurs stocks, souvent étiques, de matériels militaires, MBDA s’efforce donc d’augmenter la cadence. Pour le missile Mistral de courte portée (jusqu’à huit kilomètres), la production est ainsi passée de dix missiles par mois en 2022 à 20 aujourd’hui et doit atteindre 40 mensuels en 2025. Le cycle de production doit lui être divisé par deux et passer de 27 mois en 2022 à 15 en 2025.
« Nous avons progressé plus rapidement avec le Mistral qu’avec l’Aster. Mais nous y travaillons », a convenu Eric Béranger.
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu reproche régulièrement à MBDA les longs délais de production de l’Aster 30, d’une portée de plus de 100 kilomètres. Il fallait compter 42 mois entre la commande et la livraison en 2022, délai qui doit tomber à « moins de 18 mois » en 2026, tandis que la production doit augmenter de 50%, selon Eric Béranger.
Produit en coopération entre la France et l’Italie, ce missile « a été développé pendant la période des dividendes de la paix, pendant laquelle le temps n’était pas important », a-t-il plaidé. L’accent était mis avant tout sur la performance de l’engin, et la répartition du travail entre Français et Italiens. L’organisation industrielle n’est donc pas optimale avec des composants du missile devant « franchir les Alpes à plusieurs reprises » au cours de la fabrication. Selon lui, « le grand changement depuis février 2022, c’est que brutalement le temps s’est mis à compter ».
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