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Publié le 27 sept. 2023 à 11:37Mis à jour le 27 sept. 2023 à 13:12
En dépit d’une croissance mondiale à la peine , les transferts de fonds des migrants vers leur pays d’origine résistent. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale , la croissance de leurs envois d’argent devrait s’établir à 1,4 % pour s’élever à près de 660 milliards de dollars cette année après 647 milliards l’an passé. Un montant qui dépasse désormais les flux d’aide publique au développement (environ 205 milliards de dollars en 2022) et même ceux des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays en développement (environ 500 milliards de dollars).
Il est vrai que les flux migratoires, ces dernières années, ont atteint des niveaux record. « Les passages aux frontières restent nombreux aux Etats-Unis et en Europe […] Les flux de réfugiés ont augmenté en raison des conflits au Soudan et en Ukraine », observe la Banque mondiale. Le nombre de personnes déplacées augmente aussi en raison des catastrophes climatiques.
Toutefois, ce panorama mondial masque des situations régionales contrastées, avance une étude de Global Sovereign Advisory (GSA), parue cette semaine.
Les envois de fonds en provenance des pays du Golfe bénéficient des prix élevés du pétrole. L’Arabie saoudite se place ainsi à la troisième place des pays d’origine des envois de fonds après les Etats-Unis et les Emirats arabes unis. La vigueur du marché du travail américain, quant à elle, soutient les flux destinés aux pays d’Amérique latine.
L’Asie centrale peu affectée
« Contre toute attente, l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a pas entraîné à ce stade un effondrement des envois de fonds en provenance de Russie . La plupart des pays bénéficiaires ont même enregistré des montants record en 2022 », relève l’étude du GSA. Ces transferts résultent, en partie, de la demande accrue de travailleurs expatriés en lien avec l’économie de guerre. « Alors que 300.000 travailleurs russes ont quitté leur emploi pour rejoindre le front ukrainien, l’afflux de travailleurs étrangers est venu combler cette pénurie de main-d’oeuvre russe », explique GSA.
Résultat : le Tadjikistan a enregistré une hausse de 83 % de ses envois de fonds entre 2021 et 2022. L’Ouzbékistan, l’Arménie, la Géorgie et la République kirghize ont respectivement bénéficié d’une hausse de 80 %, 46 %, 30 % et 10 % des transferts internationaux.
L’Afrique subsaharienne, elle, n’attire qu’une faible part des transferts des migrants (8 % en 2022). Mais l’émigration vers les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France ou encore l’Italie a favorisé une certaine croissance. Les envois de fonds ont atteint un pic de 53,1 milliards de dollars en 2022, soit presque le double du total des IDE reçus par les économies subsahariennes (30,6 milliards de dollars).
Des coûts de transferts encore élevés
L’Afrique subsaharienne souffre des coûts élevés des transferts d’argent. « Avec un prix moyen de 4,6 % au premier trimestre 2023, l’Asie du Sud constitue la région réceptrice la moins chère. A l’inverse, l’Afrique subsaharienne affiche le prix moyen le plus élevé (8,4 %) », relève GSA.
Le forum du G20 entend bien réduire ces coûts. L’objectif est de les ramener à 3 % au niveau mondial d’ici à 2030. Cela passe par une augmentation de la concurrence et l’amélioration de l’accès aux comptes bancaires . Sans oublier l’usage accru des technologies numériques offertes par les fintechs dont la présence sur le marché reste encore limitée.
Dans son rapport de septembre 2023, le Conseil de stabilité financière, en charge de la régulation des paiements transfrontaliers au sein du G20, notait que « du point de vue de l’inclusion financière et des envois de fonds, même si les paiements ont tendance à devenir numériques, de nombreux migrants ne maîtrisent pas le numérique et sont donc de plus en plus contraints d’utiliser des canaux informels ». Ce qui ne facilite pas sa tâche de surveillance.
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