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Publié le 10 oct. 2023 à 17:48Mis à jour le 10 oct. 2023 à 18:13
Un « vendredi noir » pour se faire soigner, selon les syndicats. L’ensemble des organisations représentatives des médecins libéraux appellent à une grève reconductible ce 13 octobre pour protester contre le « sous-investissement dans la médecine libérale » et presser le gouvernement de relancer les négociations sur le tarif de leurs consultations en mettant sur la table « des moyens suffisants ».
Autour de 10 % des médecins sont syndiqués, mais « la mobilisation va dépasser très largement le nombre de médecins syndiqu és », selon les syndicats. « Des pans entiers de médecine générale vont s’arrêter », a prévenu Philippe Cuq, désigné ce mardi porte-parole par douze organisations. Il a annoncé le transfert d’urgences à l’hôpital public et des déprogrammations d’interventions. « Il va y avoir des établissements de soins privés en France où 100 % des médecins vont s’arrêter. »
Redonner du souffle à l’exercice libéral
Cette grève, concomitante à celle des syndicats nationaux « contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes », n’est pas la première lancée par les médecins ces derniers mois. Les relations avec les pouvoirs publics sont tendues sur fond de crise de l’hôpital et de manque de médecins.
Depuis l’automne dernier, les syndicats réclament que la convention liant pour cinq ans les médecins libéraux à la Sécurité sociale consacre une hausse de leurs revenus et de meilleures conditions de travail. En début d’année, ils ont échoué à s’entendre avec l’Assurance Maladie . Si bien qu’un « arbitre » a pris la main.
Ce dernier a décidé d’augmenter le tarif de la consultation de base du généraliste de 25 à 26,50 euros en novembre, loin des 30 euros réclamés par plusieurs organisations. « Il faut rouvrir de façon urgente les négociations », a estimé Philippe Cuq.
Unis pour réclamer davantage de moyens et dénoncer un objectif d’augmentation des dépenses de santé (Ondam) de 3,2 % pour 2024 « largement insuffisant », les syndicats n’ont cependant pas dévoilé de position commune plus détaillée ce mardi.
Une relance des négociations « dans les prochains jours »
Le gouvernement promet de relancer des négociations en envoyant une lettre de cadrage « dans les prochains jours ». Les discussions s’annoncent compliquées alors que l’exécutif dit chercher à maîtriser les dépenses de santé, qui ont tendance à déraper et creuser le déficit de la Sécurité sociale.
L’Assurance Maladie a tenté d’aplanir le terrain, laissant clairement la porte ouverte à des hausses de tarifs. « La consultation à 26,50 euros n’est qu’une étape, c’est clair », a déclaré son patron Thomas Fatôme dans « Le Quotidien du médecin » à la mi-septembre.
« Je ne vais pas reprendre une logique qui liait une revalorisation à l’acte avec des conditions individuelles d’engagement », a-t-il encore souligné. L’an dernier, l’Assurance Maladie avait proposé d’augmenter les revenus de médecins qui s’engageaient à augmenter leur patientèle et/ou ouvrir leur cabinet le week-end, assumer des urgences, etc.
Bureaucratie
Cette logique de « donnant-donnant » était mal passée chez les syndicats de médecins qui expliquent que leurs confrères sont déjà bien souvent débordés de travail et font déjà de leur mieux pour répondre aux besoins.
Les médecins libéraux s’insurgent par ailleurs contre une proposition de loi de la majorité devant être discutée à la fin du mois d’octobre au Sénat. Portée par le député Frédéric Valletoux (Horizons), critique régulier des syndicats de médecins, elle vise à améliorer l’organisation des soins au niveau local , en poussant les médecins à se coordonner entre eux.
« Il faut transformer ce texte de bureaucrates, ce texte de contraintes en un texte de soutien à la médecine libérale et à l’accès aux soins », a déclaré Philippe Cuq.
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