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(BFM Bourse) – Avec 252 nouvelles campagnes menées l’an dernier dans le monde, les investisseurs activistes n’ont jamais été aussi actifs, selon le décompte annuel de la banque Lazard. Le record de 2018 a été battu de peu.
Les entreprises cotées doivent désormais davantage composer avec des investisseurs activistes plus engagés que jamais pour peser sur la stratégie d’une entreprise. Sur l’ensemble de l’année 2023, 252 nouvelles campagnes ont été lancées au niveau mondial contre 235 en 2022, selon un rapport de la banque Lazard.
Sur un an, ces campagnes – qui consistent pour un actionnaire minoritaire à entrer au capital d’une société cotée en vue d’influer sur sa gouvernance ou sa stratégie – ont ainsi augmenté de 7% sur un an, et surtout de 46% par rapport à 2021. Les records de 2018 ont donc été battus. Ce millésime avait alors compté 249 entreprises qui avaient fait l’objet d’un intérêt d’investisseurs activistes.
L’Europe, nouveau terrain de jeu des activistes
Fait marquant de ce millésime 2023, les fonds activistes ont légèrement eu tendance à délaisser les Etats-Unis, terrain de jeu pourtant emblématique de ces joutes entre entreprises et fonds activistes. L’an dernier, 133 nouvelles campagnes y ont été menées. C’est deux de moins par rapport à l’année précédente.
L’Europe, en revanche, s’impose de plus en plus comme un espace privilégié de ces batailles. Le nombre de campagnes a progressé de 15% sur le Vieux continent pour s’établir au niveau record de 69 en 2023, contre 60 un an plus tôt et 50 en 2021.
« Que les marchés montent ou baissent, l’activisme persiste », ce qui est le signe que la pratique « est là pour rester », explique à l’AFP Christopher Couvelier, responsable de l’activité européenne de conseil aux actionnaires de Lazard.
Une pratique de moins en moins décriée
Autrefois perçus comme des poils à gratter voire des vautours, les fonds activistes apparaissent comme plus respectables. « Il y a eu tellement d’exemples où des campagnes ont abouti à un résultat jugé positif par les autres actionnaires, ce qui leur a permis de commencer à apprécier » ces initiatives, note par ailleurs Christopher Couvelier.
En janvier 2023, Bluebell et Inclusive Capital se sont invités au capital de Bayer pour relancer un cours de Bourse qui a été divisé par deux depuis 2018 et le rachat cauchemardesque de Monsanto. Et à peine arrivés, ils avaient déjà affiché une victoire à leur tableau de chasse à savoir la nomination – rarissime – d’un candidat externe à l’entreprise, Bill Anderson, pour remplacer l’ancien PDG, Werner Baumann.
Et une autre victoire se profile pour ces fonds activistes. La direction de Bayer a annoncé en novembre réfléchir à une scission du groupe, sous la pression de ses actionnaires qui estiment que la valorisation du groupe vaut beaucoup moins que celle de la somme de ses entités, prises individuellement. Le projet de scission annoncé par le géant allemand de la chimie en deux entités, est cependant moins ambitieux que celui porté par les fonds activistes qui réclamaient une division du groupe en trois.
Ce sont autant de succès qui ont donné des ailes aux acteurs bien établis. Et font même des émules. Certains activistes aimeraient aussi marcher sur les traces des ténors de l’activisme actionnarial tels que l’incontournable Carl Icahn, l’homme d’affaires multimilliardaire, Jana Partners, Land and Buildings, Starboard Value ou Third Point. D’ailleurs, le nombre d’activistes à piloter leur première campagne en 2023 a également atteint un sommet avec 77 nouveaux acteurs, après 55 en 2022. C’est là aussi un record.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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