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La nouvelle ne va pas rassurer le personnel d’Opella, la filiale de santé familiale de Sanofi : elle susciterait la convoitise de grands fonds d’investissement américains, croit savoir Bloomberg. Le laboratoire pharmaceutique français avait annoncé en octobre son intention de se séparer de ce pôle regroupant ses médicaments sans ordonnance, dont le Doliprane. Sans doute peu soucieux de troubler son climat social, il avait précisé que le projet était de l’introduire en Bourse, sans calendrier défini à ce stade. L’opération se fera au plus tôt au quatrième trimestre 2024.
Toutefois, selon Bloomberg, plusieurs des plus grands fonds mondiaux, alléchés par l’annonce, auraient approché Sanofi pour lui proposer de racheter Opella. Les prétendants comprendraient Advent International, Blackstone, Bain Capital, CVC ou encore le fond suédois EQT et KKR. Autant dire que ça se bousculerait au portillon et la valorisation d’Opella atteindrait à ce stade 20 milliards de dollars.
Valorisation insuffisante
Les fonds, voire des entreprises, avaient de la même façon approché d’autres laboratoires quand, dans le passé, ils s’étaient séparé de leurs activités de santé familiale. Généralement en vain. Les laboratoires préfèrent souvent s’en tenir à une cotation de l’entité dont ils se séparent. Soit par crainte d’une casse sociale dont ils seraient tenus responsables, soit parce qu’ils espèrent une meilleure valorisation en Bourse.
Un des plus fameux exemples a été Haleon, l’entité regroupant la santé familiale de GSK et de Pfizer, qui a fait l’objet en janvier 2022 d’une offre d’achat d’Unilever Plc à 50 milliards de livres (en prenant en compte sa dette reprise). GSK l’a rejetée, jugeant le montant insuffisant. Mais en juillet 2022, pour ses débuts en Bourse, le London Stock Exchange n’avait valorisé Haleon qu’un peu plus de 40 milliards de livres dette incluse, soit 10 milliards de livres sterling de moins…Le laboratoire français ne semble pas vouloir faire la même erreur, à en croire Bloomberg selon qui ses banques conseils sur le dossier Opella auraient indiqué être ouvertes à une vente, à condition que la valorisation soit à la hauteur des espoirs du vendeur. Sanofi, interrogé, ne fait pas de commentaire et la suite reste à écrire car à ce stade aucune offre ferme n’aurait encore été faite par un fonds. Mais la Bourse applaudit l’idée de tirer d’Opella le prix de cession maximum : mardi, le cours de Sanofi a grimpé de plus de 3 % en séance avant de clôturer en hausse de 1,06 % soit nettement plus que le CAC40 (+0,24 %).
Dépôt de plainte
Le personnel d’Opella, lui, s’agite. Opposé à une scission d’avec le groupe Sanofi, il fait de la résistance. Le comité social et économique (CSE) de la société Opella Healthcare International, une des entités du pôle de santé familiale de Sanofi, a porté plainte auprès du parquet de Nanterre pour « délit d’entrave », a rapporté lundi l’AFP, accusant Sanofi d’avoir manqué à ses obligations légales de dialogue préalable avec les représentants du personnel.
Le CSE se déclare inquiet du projet de Sanofi de transférer l’activité de stockage et de distribution des médicaments au groupe DHL, malgré les assurances du laboratoire que ce serait sans impact sur l’emploi ou sur les sites concernés, à savoir Amilly (Loiret), Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) et Saint-Loubès (Gironde). Dans ce contexte, si une faille dans la procédure de notification du projet de scission d’Opella aux instances représentatives du personnel est reconnue en justice, les partenaires sociaux peuvent espérer retarder l’opération. Parvenir à la faire capoter est en revanche peu probable.
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