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Publié le 10 janv. 2024 à 12:14Mis à jour le 11 janv. 2024 à 8:39
Une fois son gouvernement formé, Gabriel Attal va hériter de dossiers particulièrement délicats, dont certains ouverts par lui-même quand il était ministre de l’Education nationale.
Tour d’horizon :
· Vers une nouvelle réforme du marché du travail

Mourad Allili/SIPA
Après une baisse marquée depuis 2017, le taux de chômage a rebondi à 7,4 % de la population active. Pour gagner les 2 points menant au plein-emploi d’ici à 2027, objectif cardinal du quinquennat, le nouveau Premier ministre mise sur la négociation des partenaires sociaux sur l’emploi des seniors qui vient de s’ouvrir. En cas d’accord, il devra confirmer ou pas la promesse d’Elisabeth Borne d’en reprendre les termes in extenso dans un projet de loi attendu au printemps.
Ira-t-il plus loin ? Olivier Dussopt, l’actuel ministre du Travail, envisage un acte II de la réforme du marché de l’emploi . Bruno Le Maire à Bercy en appelle à une remise à plat du modèle social français, de l’assurance-chômage en particulier.
Gabriel Attal sera aussi attendu sur le chantier France Travail. La réorganisation du service public de l’emploi nécessitera d’importants crédits budgétaires d’ici à 2026 , même si une partie sera ponctionnée dans les caisses de l’Unédic.
· 12 milliards d’économies sur la dépense publique à trouver

Shutterstock
Gabriel Attal va retrouver à Matignon un dossier qu’il a refermé il y a seulement quelques mois. L’éphémère ministre des Comptes publics – du printemps 2022 à l’été 2023 – va devoir rapidement retrouver ses réflexes budgétaires. Le futur projet de loi de finances pour 2025, qui sera présenté à l’automne prochain, réclame dès maintenant une implication politique au plus haut niveau de l’Etat, au vu du défi qui s’annonce.
Il va falloir en effet trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies pour tenir les engagements pris envers l’Union européenne en matière de finances publiques, alors que les membres du gouvernement ont bien du mal à rompre avec le « quoi qu’il en coûte ».
Pour bien marquer le changement d’ère pour des ministres encore très dépensiers, Elisabeth Borne avait lancé elle-même une première salve à l’automne de revue des dépenses publiques , exercice censé accoucher de mesures fortes. Une deuxième salve est prévue pour les prochaines semaines, et Matignon devrait être impliqué. Des domaines extrêmement sensibles politiquement – dans l’éducation et la santé – seront sur le gril.
· De fortes attentes sur la santé, les dossiers chauds de la fin de vie et de l’AME

Syspeo/SIPA
La santé est en tête des préoccupations des Français à l’heure où les médecins manquent, mais la stratégie de l’exécutif pour répondre à ces inquiétudes peine à porter ses fruits et ses marges de manoeuvre sont étroites compte tenu des comptes très dégradés de la Sécurité sociale.
Le gouvernement d’Elisabeth Borne a décidé d’augmenter la rémunération des médecins et infirmiers pour le travail de nuit et le week-end, mais les hôpitaux restent minés par les pénuries de personnel. Quant aux médecins libéraux, ils attendent du nouveau gouvernement une nouvelle augmentation de leur rémunération dès le début d’année.
Le président de la République a par ailleurs promis lundi de présenter rapidement une stratégie sur le développement des soins palliatifs , avant une loi, et a annoncé la présentation d’un texte distinct sur la fin de vie , a révélé « La Croix ».
Parmi les autres dossiers épineux figure celui de l’aide médicale d’Etat. Elisabeth Borne a promis à la droite de réformer en début d’année ce système de prise en charge des soins de personnes sans papier. Les Républicains ne devraient pas manquer de rappeler Gabriel Attal à cet engagement, sachant qu’en passer par la loi s’annonce difficile.
Alors que la natalité française est au plus bas , Elisabeth Borne a aussi promis de mieux préparer la société au vieillissement de la population via la présentation d’une « loi de programmation sur le grand âge » d’ici à l’été.
· Education : nouveaux programmes, nouveaux concours enseignants, nouveau collège

iStock
« Il reste encore beaucoup à faire », indiquait mardi Gabriel Attal aux chefs d’établissement scolaire, juste avant de prendre ses fonctions à Matignon. Parmi les chantiers tout juste engagés figure la « revue générale des programmes » du primaire. Elle devra être prête en septembre pour les élèves de maternelle, de CP, CE1 et CE2.
Autre mesure forte annoncée l’an passé par Gabriel Attal, la mise en place des groupes de niveau en français et en mathématiques au collège doit se faire dès septembre pour les 6e et 5e. La réforme du brevet est prévue dès l’édition 2024 de l’examen. Avec, en conséquence, la mise en place des « prépas lycée » pour les élèves qui n’obtiendront pas leur brevet et ne pourront pas entrer en classe de seconde.
Le nouveau Premier ministre a assuré qu’il donnerait à l’école « tous les moyens pour la réussite ». Il faudra des financements importants pour réformer les concours enseignants. Jusqu’ici accessibles après un bac +5, ils devraient l’être à bac +3, les lauréats étant ensuite stagiaires pendant deux ans.
L’attractivité du métier d’enseignant reste un sujet majeur. Tout comme, sur un autre plan, la généralisation du service national universel et le fait de le rendre obligatoire.
· Fonction publique : négociations salariales et remise à plat des rémunérations et des carrières

Vincent Loison/SIPA
Le ministre de la Fonction publique devait commencer à recevoir les syndicats cette semaine. Remaniement oblige, les rendez-vous bilatéraux programmés à compter de ce mercredi par Stanislas Guerini ont été reportés. Restera ou pas ? Que ce soit lui ou son successeur, ces rencontres qui devaient porter principalement sur le projet de réforme des rémunérations et des carrières des fonctionnaires auront bien lieu.
Ce chantier s’inscrit dans la suite de la loi de transformation de la fonction publique entrée en vigueur en août 2019 qui a profondément remodelé l’encadrement supérieur de l’Etat. Le conflit sur la réforme des retraites en a retardé l’ouverture. Mais il a bien avancé. Avant le changement de Premier ministre, il était prévu de finaliser le futur projet de loi pour une présentation en Conseil des ministres à la fin février.
La rémunération des fonctionnaires reste aussi à l’ordre du jour. En 2024 devrait avoir lieu la première négociation salariale annuelle . Les syndicats doivent se réunir ce mois-ci sur le sujet et une journée d’action pourrait être programmée dans la deuxième quinzaine de mars si rien ne bouge.
VIDEO. « Audace et mouvement » : les premiers mots du nouveau 1er ministre, Gabriel Attal
Leïla de Comarmond, Marie-Christine Corbier, Renaud Honoré, Solenn Poullennec et Alain Ruello
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