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Publié le 9 janv. 2024 à 19:15Mis à jour le 9 janv. 2024 à 20:05
Les fortes variations ne masquent pas la tendance persistante des cours du pétrole, depuis plusieurs mois. Le prix du baril de brent semble s’installer durablement sous les 80 dollars et continue sa décrue depuis le pic de la fin du mois de septembre, quand il prenait la direction des 100 dollars.
Ce mardi, le brent est toutefois remonté, gagnant un peu plus de 2 % en séance, sans toutefois compenser les pertes de la veille (-3,5 %)… qui avaient elles-mêmes effacé l’ensemble des gains de la semaine dernière.
Ces jours-ci, le marché est pris entre deux tendances : d’un côté, les inquiétudes sur l’offre, cristallisées par les manifestations en Libye qui continuent de bloquer la production du plus gros site du pays, El Sharara et ses 300.000 barils quotidiens ; de l’autre, une demande qui montre des signes d’essoufflement. « Si l’on se concentrait uniquement sur les fondamentaux, comme les stocks, la production hors Opep qui augmente ou les prix saoudiens moins élevés qu’attendu, on ne pourrait être qu’à la baisse. Mais les marchés sont obligés de prendre en compte les tensions géopolitiques », résumait ce mardi l’analyste d’IG, Tony Sycamore.
Changement de stratégie à Riyad ?
Les marchés ont privilégié, pour le moment, les considérations macroéconomiques aux risques géopolitiques. Le conflit au Proche-Orient ou les risques d’attaque des pétroliers par les rebelles houthis dans la mer Rouge n’ont pas eu les mêmes effets que la guerre en Ukraine en 2022. La demande mondiale reste, elle, atone, en particulier en Asie, où l’on attendait la reprise à un niveau plus élevé.
C’est pour tenter de dynamiser ce segment qu’Aramco a pris une décision forte, en ce début de semaine : la baisse du prix du baril d’Arab Light, son principal produit, facturé à ses clients asiatiques. La ristourne, plus forte que prévu, atteint deux dollars pour une livraison en février, soit la réduction la plus forte depuis plus d’un an.
Aramco a aussi baissé ses prix pour ses clients américains et européens, mais le niveau du baril d’Arab Light vendu en Asie est au plus bas depuis novembre 2021. L’Arabie saoudite montre ainsi qu’elle va aussi défendre ses parts de marché, en visant l’Asie en priorité, un marché où son brut était plus cher que celui de certains de ses partenaires de l’Opep.

Basculement vers les Etats-Unis
Sa stratégie montre aussi la concurrence accrue des Etats-Unis au niveau mondial. En décembre, la Chine a continué d’importer en premier lieu du pétrole saoudien, mais ces importations ont chuté de 1,70 million de barils de brut saoudien par jour en novembre à 1,38 million de barils quotidiens en décembre. Dans le même temps, Pékin a quasiment doublé ses importations de brut américain, de 220.000 à 430.000 barils par jour. Et les importations en provenance du Brésil, autre pays dont la production tourne à plein, ont, elles aussi, progressé, de 810.000 à 840.000 barils par jour.
La réaction des marchés, ce mardi, s’est nourrie d’informations en provenance d’Asie sur les effets de cette baisse de prix. La presse rapportait que deux des plus gros raffineurs indiens, India Oil Corporation et Bharat Petroleum, avaient l’intention d’importer un million de barils saoudiens supplémentaires, pour faire face aux difficultés rencontrées pour s’approvisionner en Russie . Ce qui pourrait, in fine, faire remonter les prix.
Les marchés se sont aussi montrés rassurés par des chiffres américains montrant que la demande tenait bon, outre-Atlantique, dans l’attente des prévisions de court terme du département de l’Energie, qui devaient tomber ce mardi soir.
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