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Publié le 18 déc. 2023 à 7:43Mis à jour le 18 déc. 2023 à 7:44
Pour la seconde fois en un peu plus d’un an, les Chiliens disent « non ». Appelés dimanche à se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution, ces derniers ont voté contre à 55,75 % des voix, tandis que le « pour » a obtenu 44,25 %, selon les résultats officiels publiés par le Service électoral (Servel), après 99 % des bulletins dépouillés.
Le texte soumis au vote avait une tonalité très conservatrice, rédigé par la droite ultra-conservatrice qui défendait l’héritage du général Pinochet. A l’inverse, le premier projet de réforme de la Constitution, rejeté en septembre 2022 , était une version progressiste soutenue par le jeune président de gauche, Gabriel Boric.
Lassé par ce double échec, ce dernier a fermé la porte à toute nouvelle tentative de changer la Constitution. « Sous ce mandat, le processus constitutionnel est clos. Il y a d’autres urgences », a-t-il déclaré après la publication des résultats du vote. « Notre pays continuera avec la Constitution actuelle, car après deux propositions constitutionnelles soumises à un référendum, aucune n’a réussi à représenter ou à unir le Chili dans sa belle diversité », a ajouté le président, qui a soutenu la première proposition avancée par la gauche et opté pour la neutralité sur la seconde.
Un texte plus dur
Les espoirs portés par la révision de la Constitution de l’ère Pinochet (1973-1990) étaient pourtant immenses. Le processus avait été acté après le mouvement social de 2019 contre les inégalités qui avait fait une trentaine de morts. Un an plus tard, les Chiliens avaient approuvé à 80 % l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Mais la première proposition défendue par Gabriel Boric n’a pas convaincu. En mai, ce dernier a même essuyé un nouveau revers lorsque la droite ultra-conservatrice est arrivée en tête du scrutin pour élire les membres qui allaient former le Conseil constitutionnel chargé de rédiger la nouvelle loi fondamentale. Le Parti républicain avait séduit les électeurs par son discours intransigeant contre l’insécurité, qu’il associe principalement à l’immigration vénézuélienne.
Dans son projet de réforme constitutionnelle, la droite ultra-conservatrice proposait de durcir certains aspects de la Constitution, comme celui de l’avortement. Alors que la Constitution actuelle « protège la vie de celui qui va naître », le nouveau texte allait au-delà, en faisant de l’embryon une personne, rendant ainsi plus difficile la justification d’un avortement.
« Rien à célébrer »
En revanche, le nouveau texte reconnaissait pour la première fois les peuples autochtones, une aspiration de longue date des peuples indigènes, majoritairement Mapuche, qui représentent environ 12 % de la population. Mais ces derniers ont estimé que le texte ne les représentait pas et, surtout, qu’il n’accédait pas à leur demande de plus d’autonomie.
« Nous n’avons pas réussi à convaincre les Chiliens que cette Constitution était meilleure que l’actuelle et qu’elle constituait le moyen le plus sûr de mettre fin à l’incertitude politique, économique et sociale », a déclaré José Antonio Kast, chef du Parti républicain, d’extrême droite. « Il n’y a rien à célébrer. Et non seulement nous ne pouvons pas célébrer, mais le gouvernement et la gauche ne peuvent pas non plus se réjouir parce que les dégâts que le Chili a subis ces quatre dernières années sont immenses et plusieurs décennies seront nécessaires pour les réparer », a-t-il ajouté.
Selon les experts, le président Boric va désormais profiter de ce moment pour promouvoir les réformes au point mort, principalement les réformes fiscales et des retraites . « La grande perdante, c’est la classe politique dans son ensemble […] avec quatre ans de débat constitutionnel et deux tentatives ratées de consensus sur un texte », résume Stéphanie Alenda, analyste à la Faculté d’éducation et des sciences sociales de l’Université Andrés Bello.
Avec AFP
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