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C’est un jeu de chaises musicales qui se joue en mer Noire : on enlève une place, la ronde continue, les plus agiles subsistent, les autres disparaissent. En suspendant mi-juillet l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, Vladimir Poutine vient d’en accélérer le tempo. « La cartographie planétaire des échanges céréaliers est en pleine reconfiguration », confirme Julien Marcilly, chef économiste chez Global Sovereign Advisory (GSA).
Reliée à la Méditerranée par le Bosphore et les Dardanelles, la mer Noire est devenue le hub stratégique des approvisionnements internationaux en grains quand, après des années de guerre avec l’empire Ottoman, la tsarine de Russie Catherine II est parvenue à étendre sa souveraineté jusqu’aux ports de Kherson et d’Odessa. Dans le traité d’Andrinople signé en 1829, les vaincus sont contraints d’accepter la libre circulation des navires sur les eaux intérieures qu’ils contrôlaient naguère. Une nouvelle route commerciale s’ouvre alors pour l’immense grenier slave : au lieu de déboucher en mer Baltique au nord sur le port de Gdansk assujetti aux lourdes taxes prussiennes, les céréales ukrainiennes peuvent désormais s’échapper vers l’Europe du Sud-Est et l’Asie, sans craindre le gel.
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