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L’Afrique de l’Ouest est confrontée ces dernières heures à des pannes internet. Certains sites spécialisés ont identifié des défaillances de câbles sous-marins… Il y a quelques semaines, en Mer Rouge, 4 câbles ont été sectionnés. Des infrastructures qui deviennent des cibles.
Une quinzaine de câbles sous-marins reposent au fond de la mer Rouge dans le détroit de Bal el Mandeb. Ces dernières semaines, quatre d’entre eux ont été endommagés. Les regards se sont rapidement tournés vers les milices yéménites Houtihs.
Selon certains experts, ils pourraient avoir les capacités techniques nécessaires pour les saboter comme des plongeurs, armés d’explosifs. D’ailleurs cette zone de Bal el Mandeb est peu profonde. Environ 300 mètres sur 27 kilomètres de large. Très loin des 6.000 mètres où reposent certains câbles transatlantiques.
Après plusieurs jours de battement, le Pentagone a confirmé que les câbles avaient été endommagés par l’ancre d’un navire en perdition, le Rubymar, attaqué par les rebelles Houthis le 19 février dernier. Ces ruptures de câbles ont causé des perturbations dans l’acheminement du trafic internet. HCG, la société hongkongaise qui opère ces câbles, évoque « un évènement exceptionnellement rare qui a eu un impact significatif sur les réseaux de communications, notamment au Moyen-Orient ».
Si les sabotages « purs et durs » sont assez limités, explique le contre-amiral Eric Chetaille en charge de la maîtrise des fonds marins à la Marine nationale, les dégâts collatéraux sont eux beaucoup plus fréquents.
« On relève en moyenne deux ruptures de câbles par semaine », poursuit le contre-amiral Eric Chetaille.
La plupart du temps à cause d’un trafic maritime très intense mais aussi des tremblements de terre sous-marins, des éruptions et même parfois des requins.
Qui va réparer?
En mer Rouge, zone de très fortes tensions, les navires câbliers, seuls capables d’effectuer les réparations, ne se bousculent pas. Surtout que la flotte mondiale est assez réduite.
« Qui va réparer? Qui va s’exposer? », s’interroge le contre-amiral Eric Chetaille.
Il faudrait prévoir une lourde escorte pour les accompagner. Un expert de l’industrie cité par le Wall Street Journal évoque des primes d’assurances qui peuvent atteindre les 150.000 dollars… par jour.
Le système nerveux mondial
Environ 450 câbles (soit 1,3 million de kilomètres) reposent aujourd’hui au fond des mers et connectent entre eux les continents. « Cette technologie vitale ne date pas d’hier », souligne Jérôme Totel vice-président stratégie chez DATA 4. « Dès 1850, on les utilisait pour le télégraphe puis plus tard pour, le téléphone, aujourd’hui pour les données numériques, boursières… ». Des câbles qui ont une durée de vie d’une vingtaine d’années. Outre l’usure naturelle, Il faut régulièrement les remplacer par des câbles de plus grande capacité. « La quantité de données va croître de 400% entre 2023 et 2030 », indique Jérôme Totel.
« Le modèle économique est en train de changer, remarque le contre-amiral Eric Chetaille. Il y a une dizaine d’années, la plupart des câbles étaient opérés par des consortiums d’opérateurs télécoms. Aujourd’hui ce sont surtout les GAFAM qui mènent la danse et qui investissent lourdement. Ils ont besoin de câbles puissants capables de charrier de très grandes quantités de données. Ils ne souhaitent pas de limite potentielle pour leur flux ».
Comment la France surveille les câbles?
Avec ses 10 millions de kilomètres carré de domaine maritime, la Marine Nationale est aux avant-postes.
Avant tout, explique Eric Chetaille il s’agit d’identifier les menaces potentielles et surtout de « dissuader ».
« Nous sommes aussi capables de détecter des ruptures de câbles, la Marine collabore avec une communauté des grands fonds ». De nombreux acteurs de la mer sont mis à contribution pour relever et remonter rapidement les éventuelles défaillances.
Toutefois, la Marine nationale ne dispose pas encore de tous les moyens techniques nécessaires. Pas de sous-marin de poche ou de robot pour aller inspecter des câbles entre 3.000 et 6.000 mètres de profondeur. La Marine nationale doit pour cela faire appel à l’IFREMER qui dispose du matériel nécessaire. Cette lacune de moyens doit justement être comblée par le plan « Grand fonds marins » inclus dans France 2030. Cartographie des fonds marins, « planeurs » sous-marins, drones, robots et même création de jumeaux numériques des océans ». Les fonds marins, au même titre que l’espace, sont définitivement devenus un enjeu de défense nationale.
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