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Doté de 516 millions d’euros sur cinq ans, le plan « Logement d’abord » 2023-2027, ambitionne de sortir à nouveau plus de 400.000 personnes de la rue.
Budget global doublé, accompagnement renforcé… Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, a présenté mardi son second plan quinquennal « Logement d’abord » pour accompagner vers le logement les personnes sans domicile, sans désamorcer toutes les inquiétudes des associations. Doté de 516 millions d’euros sur cinq ans, soit le double des 250 millions du premier plan, le plan « Logement d’abord » 2023-2027, attendu depuis un an, ambitionne de sortir à nouveau plus de 400.000 personnes de la rue.
Lancé par Emmanuel Macron en 2017, le « Logement d’abord » consiste à favoriser le passage des personnes vulnérables de la rue au logement, avec un accompagnement social, plutôt que de leur faire subir des parcours où elles sont ballottées dans l’hébergement d’urgence. L’objectif est de réduire le nombre de personnes sans domicile et d’éviter la saturation des structures d’hébergement d’urgence.
Le premier plan avait ainsi permis de sortir de la rue « près de 440.000 personnes, soit un rythme multiplié par trois par rapport à la période précédente », selon le ministère. « L’objectif qui doit rester le nôtre, c’est d’accompagner les plus fragiles vers un toit », a déclaré Olivier Klein au ministère, devant des représentants associatifs.
Loger 30.000 personnes en intermédiation locative
Le nouveau plan prévoit 10.000 places supplémentaires en pensions de famille, des résidences sociales qui contrairement à ce que leur nom suggère accueillent plutôt des personnes seules et vulnérables. Le premier plan avait déjà fixé cet objectif, qui n’a pas été atteint avec seulement 7.000 créations de nouvelles places. « Ca doit nous obliger, dans le prochain plan, à être particulièrement attentifs », a dit Olivier Klein, souhaitant « que ces pensions de famille soient déstigmatisées et au contraire montrées du doigt comme un outil utile, réussi ».
Il doit aussi permettre de loger 30.000 personnes en intermédiation locative, un dispositif permettant à des particuliers de louer ou de sous-louer leur bien à une personne en difficulté, via une association, à un loyer réduit en échange d’avantages fiscaux. Il améliore également l’accompagnement des personnes hébergées en résidence sociale et pérennise 26 équipes mobiles de prévention des expulsions. Le plan promet enfin 500 employés supplémentaires pour répondre au numéro 115.
Les représentants associatifs présents ont salué les moyens supplémentaires, tout en les jugeant insuffisants. « On est heureux de voir qu’il y a une augmentation du budget », a déclaré Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre. Mais cette hausse progressive des moyens « représente à peu près le niveau de l’inflation. (…) Est-ce que c’est suffisant? Sans doute pas », a-t-il dit au ministre.
« La situation s’est plutôt détériorée »
Depuis 2017, « la situation s’est plutôt détériorée » sur le front du mal-logement, avec désormais 330.000 personnes sans domicile, a-t-il rappelé. Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité, a elle partagé son inquiétude sur le maintien du nombre de places en hébergement d’urgence – près de 205.000 actuellement – et le financement des associations oeuvrant aux côtés des personnes mal logées. « Il y a une pression absolument énorme sur les équipes d’intervention sociale, avec des dégradations de la prise en charge », a-t-elle alerté.
L’Union sociale pour l’habitat, représentant les bailleurs sociaux, a de son côté fustigé dans un communiqué « le flou et le manque d’ambition du plan ». « Ce plan Logement d’abord 2 déçoit et inquiète », déclare sa présidente, Emmanuelle Cosse. « Il déçoit par son absence d’ambition (…) et il inquiète parce que ce qui avait été présenté comme la grande – et sans doute la seule – réussite du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de logement ne résiste pas à l’appétit d’économies de Bercy sur les dépenses de solidarité ».
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