[ad_1]
C’est sûrement la ville de San Francisco, en Californie, qui illustre le plus la « crise des opioïdes » qui s’abat sur les Etats-Unis depuis trente ans. Non loin du Golden Gate, des maisons victoriennes bariolées et des milliardaires de la tech, des rues entières sont parsemées des corps désarticulés, parfois carrément figés, des accros au fentanyl.
Début février, la procureure de l’Etat de New York a annoncé que Publicis Health , une filiale du géant français de la publicité Publicis, avait trouvé un accord à hauteur de 350 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opiacés. La justice américaine reprochait à Publicis d’avoir « aidé des fabricants comme Purdue Pharma à convaincre les médecins de surprescrire des opiacés ». Retour sur ce qui est devenu, au cours des années, un véritable fléau.
. Dizaines de milliers d’overdoses
Dans les années 1990, les médecins américains ont largement prescrit, incités par le marketing agressif des laboratoires, des opioïdes pour soulager les douleurs de leurs patients. Rendant des millions d’Américains accros : les Américains représentent 5 % de la population mondiale mais 80 % de la consommation totale d’opioïdes. Et le nombre de morts par overdose augmente chaque année outre-Atlantique.
L’explosion du nombre d’overdoses aux Etats-Unis est directement corrélée aux opioïdes, qui sont impliqués dans environ 80 % des surdosages mortels. Selon une étude de l’Institute for Computational Medecine de l’université Johns Hopkins, l’espérance de vie à la naissance de la population américaine a été réduite de 0,65 année en 2021 du seul fait des opioïdes. Le coût économique de cette épidémie aurait été de près de 1.500 milliards de dollars pour la seule année 2020, selon un rapport du Sénat américain.
. Plusieurs vagues de l’épidémie
Fin 2017, les Etats-Unis ont déclaré l’état d’urgence sanitaire pour tenter d’enfin endiguer l’épidémie. Le nombre de prescriptions d’opioïdes baisse timidement depuis (de quelque 154 millions en 2019 à 132 millions en 2022).
Mais les puissants antalgiques ont commencé à être vendus dans la rue. Près de trois quarts des overdoses aux Etats-Unis peuvent aujourd’hui être imputées au fentanyl, une substance environ 50 fois plus puissante que l’héroïne et 100 fois plus que la morphine.
Après trois vagues successives – années 1990, première moitié des 2010, depuis le milieu de cette décennie -, les Etats-Unis seraient aujourd’hui entrés dans une quatrième vague de l’épidémie. Une déferlante avec des overdoses impliquant des combinaisons de fentanyl et de stimulants, comme la cocaïne ou la méthamphétamine.
. Et en France ?
En France , la situation est sans commune mesure avec les Etats-Unis. La Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) fait néanmoins état de « l’augmentation inquiétante » de l’utilisation de l’oxycodone, un opioïde, dans la prise en charge de la douleur (+738 % entre 2006 et 2017). Le nombre de décès liés à la consommation d’opioïdes est d’ailleurs passé de 1,3 à 3,2 décès pour un million d’habitants en France, entre 2000 et 2015.
[ad_2]
Source link