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Publié le 26 déc. 2023 à 18:47
Ce n’est plus qu’une question d’heures. Mardi, les députés turcs ont entrouvert les portes de l’Otan à la Suède et devraient définitivement valider son entrée sans tarder, après approbation du Protocole d’adhésion en échange d’un possible engagement américain sur les avions F-16.
La Commission des Affaires étrangères du parlement à Ankara a approuvé le texte après 19 mois de suspense et l’a transmis à l’Assemblée plénière pour adoption définitive, une formalité qui devrait suivre dans les heures ou les jours qui viennent mais à un moment, ou une date, qui n’a pas encore été précisé.
La Turquie était le dernier membre de l’Alliance atlantique avec la Hongrie à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et prétextes pour justifier ses réticences.
Pression sur des groupes kurdes
Une décision aussitôt applaudie par le ministre suédois des Affares étrangères Tobias Billström : « Nous nous réjouissons de devenir membre de l’Otan », a-t-il déclaré au site de la télévision publique SVT Nyheter. La Suède avait déposé sa candidature en même temps que la Finlande, admise en avril , après le début de la guerre russe en Ukraine. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a lui aussi « salué » cette annonce, qui « rendra l’Otan plus forte ».
Le président Recep Tayyip Erdogan objectait depuis le début du processus de la mansuétude supposée de Stockholm envers certains groupes kurdes, qu’il considère comme terroristes.
Il semble surtout qu’après un long silence de Washington, un entretien téléphonique mi-décembre avec le président américain Joe Biden a fini de vaincre les réticences de Recep Tayyip Erdogan .
Deux dossiers liés
Annoncé comme une simple formalité en novembre, y compris par le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, qui parlait de « quelques semaines », l’examen du protocole d’adhésion avait capoté après une seule réunion. Début décembre, Recep Tayyip Erdogan ajoutait alors comme condition à la ratification d’Ankara celle, « simultanée », par le Congrès américain de la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie.
La Turquie avait déjà joué cette carte pour tenter d’obtenir un feu vert américain à la vente des F-16, dont elle a besoin pour moderniser sa force aérienne.
Le gouvernement américain n’est pas hostile à cette vente mais le Congrès l’a bloquée jusqu’ici pour des raisons politiques, dont les tensions avec la Grèce, elle-aussi membre de l’Otan, dont Ankara s’est récemment rapproché. « Il semble désormais évident que les deux processus vont avancer en parallèle », a indiqué à l’AFP le directeur du German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli.
Source AFP
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