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Publié le 1 oct. 2023 à 10:14
La décoration du Bureau ovale de Barack Obama, du hall d’entrée du Met, de la maison californienne de Dick Wolf, producteur de séries (« New York unité spéciale ») ou de l’appartement de Francis Ford Coppola à West Village, ce sont eux. La rénovation des façades du château de Versailles, les salles de bains en marbre de l’hôtel Peninsula, les garde-corps de la place Vendôme, les dorures de l’Opéra Garnier ou de l’Elysée, la peinture de la Tour Eiffel, encore eux.
On surnomme les Ateliers de France, le « petit LVMH des métiers d’art », ou le « Chanel de l’artisanat d’art » : un groupe constitué de 43 maisons de 15 à 180 salariés et 3 à 65 millions d’euros de chiffres d’affaires, dont le tout pèsera cette année 500 millions et 2.000 collaborateurs.
« Nous avons intégré des savoir-faire complémentaires dans 55 métiers où il est compliqué de former et de recruter. Nous pouvons proposer une offre globale partout », précise Philippe Courtois, directeur commercial d’Ateliers de France, dont l’actionnariat est détenu par quelques managers, accompagnés par la BPI et les fonds d’investissement IDI, Tikehau et Raise.
Usine au Brésil
Environ 30 % de ses marchés sont publics etn sur les 70 % privés, l’Europe représente 40 %, le reste du monde 60 % – avec au premier rang les Etats-Unis, où le groupe a quatre filiales. Ainsi a-t-il décroché en Floride un contrat avec un promoteur pour les espaces publics d’une tour. « Ces décors en plâtre, les artisans américains sont incapables de les réaliser ; alors l’architecte Jean-Louis Deniot craignait que son projet ne soit dénaturé et a fait appel à nous. Les éléments seront réalisés par notre maison Staff Décor en Ille-et-Vilaine, puis posés par notre société francilienne Del Boca », précise Philippe Courtois. Beaucoup d’autres tours sont à l’étude ou achevées, comme celle du Four Seasons où le décorateur Joseph Dirand a confié à l’entreprise les parements en pierre extérieurs.
Le fait d’être français, c’est comme un diplôme aux Etats-Unis, la garantie d’une certaine culture.
Antoine Courtois Architecte et ingénieur des Arts et Métiers
« Le fait d’être français, c’est comme un diplôme aux Etats-Unis, la garantie d’une certaine culture. Seuls les monuments historiques nous échappent car ils sont tenus par les syndicats américains, ce qui pose d’ailleurs des problèmes de compétences », observe Philippe Courtois. Ateliers de France monte d’ailleurs une usine au Brésil pour mieux se développer à Miami où les opportunités sont légion.
Demeures de milliardaires
Le groupe s’occupe aussi à Newport de l’une de ces « mansions » de la côte Est réalisées pour les dynasties les plus puissantes (Vanderbilt, Rockefeller…) : la propriété de Stephen A. Schwarzman, le PDG du fonds Blackstone, tombé sous le charme du travail effectué à l’ Hôtel de la Marine . Les demeures de milliardaires, Ateliers de France connaît. « Cela fait 30 ans que nous refaisons les maisons de François Pinault », confie encore Philippe Courtois, qui intervient sur l’ex-hôtel particulier de Bernard Tapie racheté par le géant du luxe et décoré par Jacques Grange.
Si certaines entités du groupe sont très anciennes, comme les Ateliers Perrault (charpente de Notre-Dame) fondés en 1760 près d’Angers, la constellation n’a commencé à se constituer qu’à partir de 2005-2006 à partir de l’Atelier Mériguet-Carrère, pris en mains par Antoine Courtois, le frère, architecte et ingénieur des Arts et Métiers. « L’une des plus belles entreprises de peintures décoratives dans le monde. Ses cuirs gaufrés, ses verres églomisés avec la fixation d’une mince feuille d’or ou d’argent sous le verre, les Américains en raffolent », note encore Philippe Courtois.
Flagships du luxe
Les grands du luxe également. Ateliers de France a ainsi refait les plafonds métallisés rétroéclairés et les serrureries du flagship de Tiffany à New York comme il avait rénové la boutique Dior et son musée avenue Montaigne (maisons de LVMH, propriétaire des « Echos »), sous les instructions du décorateur Peter Marino. « Ces marques sont des locomotives pour nos métiers d’art car elles s’inspirent des codes de décoration de leurs riches clients », constate le directeur commercial sollicité par les boutiques Cartier, Chanel, Hermès, Céline…
Les Ateliers de France sont devenus une source d’inspiration pour les designers à l’instar de Peter Marino, qui passe deux heures tous les mois et demi dans leur siège du Marais, ou Pierre Yovanovitch, qui a détourné leur peinture à la colle de peau – un apprêt pour dorure à la feuille – pour en faire une finition décorative : une technique à 6.000 euros du mètre carré…
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