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(BFM Bourse) – La banque suisse est passée à la vente sur le spécialiste des infrastructures électriques car elle ne table que sur une croissance structurelle de 3% par an, là où selon elle le marché table sur 4,5% voire 5%.
Dans un CAC 40 amorphe ce mardi, l’indice parisien clôturant en hausse de 0,08%, une valeur s’est distinguée quelque peu: Legrand. Sans s’effondrer, le titre du spécialiste des infrastructures électriques a perdu 1,75% à 94,50 euros, soit le repli le plus prononcé du CAC 40 à la clôture mardi.
La valeur a pâti d’une dégradation de la part d’UBS, qui a abaissé de deux crans son opinion d’acheter à vendre sur l’action, tout en réduisant son objectif de cours à 82 euros contre 108 euros précédemment. La banque perçoit des risques liés à la conjoncture pour la société et juge que le marché surestime son potentiel de croissance.
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UBS considère ainsi que le groupe pourrait pâtir d’un ralentissement du cycle économique, dans la mesure où 45% de ses revenus en Europe et 20% dans la région Amériques sont exposés aux bâtiments résidentiels. Quant à l’exposition au non-résidentiel, qui représente 45% du chiffre d’affaires en Europe et 55% aux Etats-Unis, elle « est surindexée sur les secteurs verticaux commerciaux légers tels que les bureaux et les magasins, qui présentent un risque plus élevé de ralentissement cyclique par rapport à ses expositions institutionnelles, infrastructurelles et industrielles », fait valoir UBS.
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Un marché trop optimiste
Surtout, la banque suisse s’avère plus sceptique que les investisseurs sur l’accélération de la croissance de Legrand. « Nous pensons que le marché surestime les possibilités d’amélioration de la croissance structurelle, puisqu’il escompte déjà 4,5% à 5% par an, alors que nous estimons que seul un taux de 3% est viable », écrit UBS.
La banque suisse note que la croissance du groupe s’est élevée en moyenne à environ 3% par an sur les dix dernières années et même 2% sur le plus long terme.
UBS a mené une analyse approfondie des différents segments en forte expansion de Legrand, à savoir les data centers, les appareils connectés ou encore les solutions d’efficacité énergétique. Legrand estime que ces segments représentent actuellement un tiers de ses revenus et UBS note que leur croissance historique se situe actuellement autour de 6% par an.
La banque remarque que plusieurs d’entre eux sous-performent leurs marchés sous-jacents et ne semblent pas en voie de combler leur retard. A titre d’exemple, Legrand a connu une croissance annuelle de 13% dans les data center entre 2017-2022, selon UBS, une progression en ligne avec celle de l’américain Eaton, mais à distance de la performance de Schneider Electric dans ce même segment (+22%) ainsi que de la progression des dépenses de construction dans les data center aux Etats-Unis (+21,6% en moyenne chaque année).
De même, la division de Legrand consacrée à l’internet des objets, « Eliot » a connu une croissance de 16% par an, en incluant la contribution de plusieurs acquisitions, entre 2018-2022.
« Nous pensons que (cette division, NDLR) n’a pas entièrement saisi la trajectoire d’expansion du marché de la maison intelligente, car les livraisons de dispositifs de surveillance et de sécurité de la maison intelligente ont réussi à augmenter de 18 % par an en moyenne au cours de la même période, tandis que la base installée de sonnettes intelligentes a augmenté de 5 fois au cours des cinq années jusqu’en 2022 dans certains marchés développés, selon nos estimations », pointe UBS.
Une valorisation exigeante
En conséquence, l’établissement considère que les segments en forte expansion ne seront pas en mesure d’accélérer leur croissance, la banque suisse retenant un statu quo sur la progression de ces segments, à 6% par an donc. En appliquant une progression de 1% aux autres activités de la société, UBS arrive ainsi à une croissance structurelle par an moyenne de 3%. La banque suisse estime que le groupe n’est pas assez exposé à des segments en pleine accélération tels que la moyenne tension électrique et les logiciels industriels.
Par ailleurs, la valorisation de Legrand n’est pas particulièrement bon marché. UBS la juge même « exigeante » car elle se situe sur la borne haut de sa fourchette historique de 12,7 fois à 15,4 fois le résultat opérationnel ajusté (Ebita), à 15,3 fois actuellement. L’établissement helvétique préfère ainsi d’autres actions du secteur des « capital goods » (les biens d’équipements, pour simplifier) notamment les spécialistes des ascenseurs Schindler (suisse) et Kone (finlandais) ainsi que le groupe de serrures, verrouillages et solutions de sécurité suédois Assa Abloy.
A noter que fin novembre, Royal Bank of Canada avait déjà dégradé à « sous-performance » son opinion sur Legrand, l’équivalent de « vendre » chez la banque canadienne. L’établissement considérait alors que plusieurs marchés « cœur » de Legrand sont voués à décliner (comme les immeubles de bureaux aux Etats-Unis, ainsi que l’immobilier résidentiel en France et aux Etats-Unis) en 2024, tandis que les vents porteurs sur les prix s’estompent.
« L’évolution organique des ventes de Legrand en 2024 devrait être inférieure à celle d’environ de 85% de notre couverture, avec une baisse de 1% contrastant avec une croissance de 4% pour le secteur », prévenait Royal Bank of Canada.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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