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Publié le 11 déc. 2023 à 6:13
L’année 2024 sera-t-elle celle de la baisse des taux d’intérêt ? Après une hausse depuis le printemps 2022 qui n’a jamais été aussi rapide, c’est ce que parient les marchés financiers, mais c’est aussi ce que beaucoup d’économistes pensent. Ce sont notamment les derniers chiffres de l’inflation qui expliquent ces attentes. En novembre, les prix n’ont grimpé que de 2,4 % , se rapprochant de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE).
« L’inflation ralentit plus vite que ce que la BCE espérait et les prix de toutes les composantes de l’inflation, qu’il s’agisse de l’alimentation, des biens industriels ou encore des services, décélèrent ou reculent, ce qui est rassurant », indique Gilles Moëc, chef économiste d’AXA. Les prix baissent désormais en Belgique, ils ont reculé aux Pays-Bas en septembre et en octobre et, en Italie, ils n’ont augmenté que de 0,7 % sur un an en novembre.
Avec un bémol, « l’inflation ne va pas reculer aussi vite dans les prochains mois », prévient Sylvain Broyer, chef économiste de S&P Global. Le prix de l’électricité va grimper en France, et la baisse du prix de l’énergie est en grande partie passée. L’inflation pourrait donc légèrement remonter dans les prochains mois, sans que cela remette toutefois en question sa baisse tendancielle.
Une économie qui ralentit
Et en même temps, « on ne voit pas encore de vraie reprise économique , même si le pire de la récession dans l’industrie manufacturière semble passé, notamment en Allemagne », souligne Sylvain Broyer. Les enquêtes de conjoncture montrent que le moral des chefs d’entreprise et des ménages reste bas. « Cela laisse une possibilité à la BCE de baisser ses taux dès juin prochain », juge-t-il.
La performance de l’économie européenne n’est pas bonne . Les Pays-Bas ont affiché trois trimestres de recul de leur PIB, l’Allemagne est en quasi-récession, l’Italie fait du surplace… « L’activité économique ralentit vite et le marché du travail commence à se détériorer, ce qui milite pour que les salaires atterrissent », estime Gilles Moëc. Les économistes de la banque Citi s’attendent même à ce que le PIB de la zone euro recule de 0,2 % l’an prochain.
D’où le besoin, selon les économistes, de desserrer la contrainte financière. En effet, les prêts bancaires aux entreprises ont tendance à légèrement baisser et les prêts immobiliers aux ménages stagnent. Ce qui va nécessairement avoir un impact sur le niveau des investissements en 2024. D’ailleurs, c’est l’an prochain que vont se faire ressentir à plein les hausses de taux passées.
Une éventuelle baisse de taux donnera certes un peu d’oxygène à certains secteurs mais l’effet sera très faible. Car les entreprises et les Etats qui vont devoir refinancer une dette contractée il y a quelques années à des taux très faibles et arrivée à maturité, le feront de toute façon à des taux supérieurs à ce qu’ils payaient avant. « Il y a un tel écart entre le taux d’intérêt actuel du marché et le taux d’intérêt moyen payé dans l’économie que la BCE pourrait baisser ses taux et la charge de la dette des entreprises et des Etats pourrait tout de même continuer à augmenter », selon les économistes d’ING. Bref, « si elle a lieu au milieu de l’an prochain, on ne verra vraiment les effets d’une baisse des taux sur le tissu productif qu’en 2025 », considère Gilles Moëc.
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