[ad_1]
L’annonce a été probablement fêtée au 10 Downing Street. Vendredi matin, le Bureau des statistiques nationales britanniques a publié des chiffres de croissance meilleurs qu’attendu par les économistes. Le PIB a progressé de 0,2 % au deuxième trimestre, ce qui représente sa meilleure performance depuis plus d’un an. La Banque d’Angleterre n’attendait une croissance que de 0,1 % et certains observateurs prévoyaient encore moins.
La surprise est venue d’un rebond marqué au mois de juin, au cours duquel l’activité économique du royaume a progressé au rythme de 0,5 %. Ce coup de fouet est intervenu après que le mois de mai a été amputé économiquement par l’octroi d’un jour férié à l’occasion du couronnement de Charles III.
Globalement, le PIB du deuxième trimestre a été soutenu par les dépenses des ménages – en hausse de 0,7 % -, l’investissement des entreprises – progressant de 3,4 % -, et la forte augmentation des dépenses publiques .
Perspectives moroses
Cette embellie ne fait toutefois pas oublier la situation économique peu enviable du Royaume-Uni. Le pays est le seul du G7 à ne pas avoir retrouvé son niveau d’activité prépandémique. Au deuxième trimestre, son PIB restait en effet 0,2 % inférieur à son niveau de 2019. L’inflation recule, mais plus lentement qu’ailleurs. Les prix ont encore grimpé de 7,3 % sur un an au mois de juin Outre-Manche, après une hausse de 7,9 % en mai.

La valse des étiquettes et la remontée des taux d’intérêt – particulièrement douloureuse dans un pays où les prêts sont majoritairement souscrits à taux variable – pèsent sur les ménages. Leur richesse rapportée au PIB a fondu de près d’un quart depuis 2019 – la chute la plus brutale depuis la Seconde Guerre mondiale. Cet appauvrissement généralisé, combiné au pessimisme des entreprises britannique mesuré par les enquêtes PMI, laisse les observateurs inquiets pour l’avenir.
« Même si l’on a une croissance très modeste sur les mois d’été, le PIB au troisième trimestre va probablement ressortir autour de 0,4 % », explique James Smith chez ING . « Comme beaucoup d’analystes, nous doutons que ce genre de chiffre de croissance se répète plus tard dans l’année, alors que l’impact croissant des taux d’intérêt plus élevés pèsera sur l’économie ». Dès la fin 2023, nombre d’entre eux pronostiquent une stagnation – voire une légère récession – de l’économie britannique.
L’horloge politique
Le Premier ministre Rishi Sunak doit absolument faire mentir ces Cassandre. Le parti conservateur est actuellement distancé dans les sondages par les travaillistes. Et l’horloge tourne : il reste environ un an et demi avant les élections générales pour inverser la tendance. Rishi Sunak a notamment promis de diviser l’inflation par deux cette année – ce qu’il paraît en mesure de réaliser puisqu’elle pourrait passer sous la barre des 5 % fin 2023 – à condition que les récentes tensions sur le marché du gaz ne remettent pas une pièce dans la machine.
La publication, mardi prochain, des chiffres de l’emploi au Royaume-Uni pourrait aussi soulager un peu le gouvernement. Ils pourraient en effet montrer que, pour la première fois depuis bientôt deux ans, les salaires britanniques progressent plus vite que l’inflation. Cela soutiendrait les ménages… mais rendrait la tâche de la Banque d’Angleterre pour ramener l’inflation à 2 % encore plus ardue.
[ad_2]
Source link