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L’économie américaine tourne toujours à bon régime, malgré des taux d’intérêt au plus haut. Le PIB a crû de 3,3 % en rythme annualisé au dernier trimestre, bien davantage que ce qu’anticipaient les conjoncturistes, selon la première estimation publiée jeudi par le BEA, l’office statistique du département du Commerce.
Sur l’ensemble de l’année, 2023 a défié les Cassandre, avec une croissance de 2,5 % par rapport à l’année précédente (et +3,1 % entre le dernier trimestre 2023 et la même période de 2022). A neuf mois de l’élection présidentielle, la Maison-Blanche n’a pas manqué de se féliciter de ces chiffres. « Cela fait trois années consécutives que l’économie croît à partir du milieu et de la base sous ma direction », s’est félicité Joe Biden dans un communiqué.
Croissance plus vigoureuse qu’en 2022
Menacé par un Donald Trump largement en tête dans les primaires, le président américain, qui a peiné ces derniers mois à vendre à l’opinion publique ses « Bidenomics » (sa politique de réindustrialisation dans des secteurs stratégiques), fait le pari que la diffusion progressive des investissements publics massifs votés pour réindustrialiser le pays créera une dynamique porteuse, y compris dans les urnes en novembre prochain.
La croissance a été plus vigoureuse qu’en 2022 (+1,9 %) et porte en partie la marque de la politique démocrate. Dans le secteur privé, l’investissement a été soutenu par un essor de l’activité dans la construction d’usines et de bâtiments (+12,7 %).
Les dépenses publiques ont aussi connu une forte croissance (4 %), avec notamment le déblocage de fonds pour la construction d’infrastructures – les ponts et les routes que Joe Biden a promis de réparer.
Mais les chiffres publiés jeudi traduisent aussi les conséquences de l’inflation. Le niveau très élevé des taux d’intérêt a ainsi laminé le marché immobilier l’an dernier, avec une forte chute de l’investissement dans l’immobilier résidentiel (-10,7 %).
A défaut d’investir, les consommateurs ont… consommé, en dépit d’un moral morose déconnecté de leur situation économique réelle ces derniers mois. Avec un marché du travail soutenu, les dépenses des Américains ont ainsi contribué à hauteur de 60 % à la performance de 2023, et la part des dépenses publiques à hauteur de près de 30 %.
Diffusion progressive
Alors que Joe Biden et Donald Trump installent leur duel en vue de la présidentielle le 5 novembre, « je continuerai à me battre pour faire baisser les coûts […] et je ne permettrai pas aux républicains extrémistes de faire des cadeaux massifs aux riches et aux grandes entreprises, tout en augmentant vos coûts et en réduisant la Sécurité sociale, Medicare et Medicaid », a promis le président américain.
Tandis que des sondages récents créditaient l’ex-président républicain d’une meilleure maîtrise des dossiers économiques, la Maison Blanche espère convaincre les électeurs de la pertinence de sa politique et regagner en crédit. Le moral des consommateurs s’est redressé ces deux derniers mois, illustrant une prise de conscience du mouvement de désinflation, lent mais désormais largement enclenché.
Avec des créations d’emplois toujours dynamiques et un taux de chômage à 3,7 % de la population active, la consommation devrait de toute façon rester soutenue cette année, estimaient il y a quelques jours les experts de la National Retail Federation, lors de leur grand-messe annuelle à New York.
Baisse des taux d’intérêt
Et tous les secteurs économiques ont maintenant les yeux rivés sur la Réserve fédérale, dans l’attente d’une première baisse de ses taux d’intérêt directeurs – ils sont déjà stables depuis juillet. Alors que les économistes misent malgré tout sur un ralentissement de la croissance cette année, les finances publiques restent un point noir de l’économie américaine, avec une dette et un déficit publics qui ont dérapé lourdement.
La majorité républicaine à la Chambre des représentants a promis de mettre la dette au coeur des enjeux du Congrès, mais les parlementaires, divisés, n’ont même pas encore trouvé d’accord autour du budget 2024, un exercice fiscal pourtant entamé depuis le 1er octobre.
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