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Le Venezuela rechute. Le régime qui a renié son accord avec l’opposition en vue d’une élection présidentielle libre et honnête a déclenché des représailles des Etats-Unis.
Washington a annoncé, mardi soir, qu’il allait rétablir les sanctions contre Caracas après que le président Nicolas Maduro a renié l’accord signé avec l’opposition en octobre, sous médiation de la Barbade et des Etats-Unis, en vue d’une élection présidentielle libre et honnête à la fin de l’année.
Le risque d’une nouvelle mascarade électorale
La Cour suprême, que l’opposition considère comme inféodée au pouvoir, a en effet confirmé jeudi dernier l’inéligibilité pour quinze ans de la candidate de l’opposition, Maria Corina Machado. La justice lui reproche d’avoir approuvé les sanctions prises il y a quelques années par les Etats-Unis en raison des fraudes et des intimidations du régime lors de la présidentielle de 2018 boycottée par l’opposition et non reconnue par une soixantaine de pays, dont les Européens et l’Amérique du nord.
A la suite de la décision de la Cour suprême, Nicolas Maduro a estimé jeudi dernier que les accords de la Barbade étaient « blessés à mort ». Il espère vraisemblablement pouvoir organiser un scrutin à sa main, avec des comparses pour jouer les opposants. Mais Marica Corina Machado, qui avait écrasé la primaire à l’automne dernier avec 92 % des voix, a claironné lundi « pas de présidentielle sans moi ».
En conséquence, Washington a interdit toute transaction des sociétés américaines avec la principale entreprise du secteur de l’or du Venezuela à partir du 13 février. Surtout, les licences pour y acheter du gaz ou du pétrole seront suspendues à partir du 18 avril. Ce qui aura un impact énorme puisque les hydrocarbures représentent la quasi-totalité des recettes en devises du pays.
Mariano de Alba, spécialiste du pays au cabinet Crisis Group, souligne toutefois « qu’il reste encore du temps pour rétablir l’accord de la Barbade avant que les sanctions américaines ne mordent, à condition toutefois que le pouvoir montre des signes tangibles d’application de la feuille de route établie : fixation d’une date pour l’élection, invitation lancée aux observateurs étrangers, actualisation crédible des registres électoraux, arrêt des détentions arbitraires… ».
« Si l’opposition parvient à rester unie et à trouver un candidat alternatif à Maria Machado, dont il serait surprenant que la justice annule l’inéligibilité, alors elle aurait de grandes chances de remporter le scrutin au vu du niveau général de mécontentement », ajoute l’expert. Encore faudrait-il que le régime ne recoure pas à des fraudes massives et que l’armée se fasse convaincre qu’une alternance ne menacerait pas ses intérêts…
Un dilemme pour Washington
La Maison Blanche n’a certainement pas pris sa décision de gaieté de coeur. Elle avait en effet intérêt, par ces temps géopolitiquement troublé, à se réconcilier avec un pays assis sur les principales réserves pétrolières non conventionnelles de la planète. Surtout, l’accord prévoyait que Washington puisse reprendre, après des années d’interruption pour raisons humanitaires, les expulsions par avion des migrants vénézuéliens. Un acquis important en cette année électorale où l’immigration illégale constitue le principal sujet de préoccupation des électeurs américains, selon les sondages. Le régime Maduro a repéré là un « levier d’action sur l’Administration Biden », estime Nicholas Watson, du cabinet d’analyse Teneo, dans une note, puisqu’il a annoncé, mercredi, qu’il n’accueillerait plus d’avions transportant des expulsés des Etats-Unis à partir du 13 février.
Près de 500.000 des 8 millions de Vénézuéliens ayant fui leur pays vivent aux Etats-Unis. Ils ont fui la pauvreté depuis l’arrivée au pouvoir en 1999 du charismatique Hugo Chavez, théoricien du « socialisme du XXIème siècle » auquel a succédé à sa mort en 2013, son dauphin, Nicolas Maduro. Devant le mécontentement populaire, celui-ci a caressé l’idée d’un ralliement autour du drapeau via l’envahissement des deux tiers du petit Guyana voisin, riche en pétrole, à l’automne dernier. Le déploiement express de quelques unités militaires américaines pour des « manoeuvres » l’en a dissuadé…
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