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(BFM Bourse) – L’action du géant américain des médias baisse depuis le début de l’année, en raison de doutes du marché sur les performances du streaming. Mais les efforts du directeur général et l’activité prometteuse des parcs d’attractions suscitent la confiance de certains analystes.
Le royaume enchanté a clairement perdu de sa magie. Depuis le début de l’année, l’action Walt Disney Company souffre, perdant près de 7% quand le S&P 500 de son côté s’adjuge 12,2%.
Pire, à son cours actuel, le titre évolue sur des plus bas depuis quasiment 10 ans, depuis 2014 plus exactement.
Plusieurs facteurs expliquent le repli du titre. Le groupe américain a pâti des grèves à Hollywood, qui ont concerné à la fois les scénaristes et les acteurs, ce qui a gelé la production télévisuelle et filmique à venir.
En outre, l’action a pu souffrir d’un désaccord sur la distribution avec le fournisseur de télévision par câble Charter Communications, qui compte quand même 15 millions d’abonnés aux Etats-Unis. Pendant plus d’une semaine ces abonnés n’ont plus eu accès aux programmes de Disney. Les deux sociétés sont toutefois parvenues à un accord il y a deux semaines.
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Des efforts sur le streaming qui ne convainquent pas encore
Mais la principale source de craintes de la part du marché reste probablement l’activité de Disney+, le service de vidéo en ligne payant de Disney, qui fait face à une intense concurrence de la part de Netflix, Amazon, Apple ou encore Paramount.
Lors du dernier trimestre (le troisième dans l’exercice fiscal du groupe), le nombre d’abonnés a reculé sur son marché domestique, c’est-à-dire le Canada et les Etats-Unis, passant de 46,3 millions sur le trimestre précédent à 46 millions. Sur l’ensemble des géographies, le revenu moyen par usager a reculé de 30 centimes sur un an à 6,31 dollars, ce qui peut certes s’expliquer par le fait que le groupe a lancé aux Etats-Unis une offre avec publicité (et donc moins chère à l’abonnement). Cette offre arrivera d’ailleurs le 1er novembre au Canada et en Europe.
Le groupe a plusieurs fois relevé ses tarifs en un an, ce qui a pu pénaliser sa dynamique commerciale. L’idée étant de contenir des pertes qui, selon le Wall Street Journal se sont élevées (depuis 2019 et le lancement de Disney+) à plus de 10 milliards de dollars dans le segment « direct to consumers » qui outre Disney+ inclut les services de streaming ESPN+ (centrés sur le sport) et Hulu.
Au troisième trimestre de son exercice 2022-2023, ce segment DTC affichait encore une perte opérationnelle de 500 millions de dollars, certes réduite de plus de deux par rapport au 1,1 milliard de dollar de la même période de l’exercice précédent. C’est que Wall Street commence à refocaliser son attention du nombre d’abonnés vers la rentabilité opérationnelle, comme le souligne Bloomberg, impatient de voir la maison de Mickey atteindre l’équilibre sur Disney+. Quand bien même le cap vers le streaming reste une nécessité, la télévision linéaire (celle qui est regardée en direct) étant en net repli. Au troisième trimestre, les revenus tirés de ce type de télévision ont ainsi chuté de 7% sur un an.
Selon des sources proches citées Bloomberg, le groupe va devoir revoir à la baisse ses ambitions au niveau du nombre d’abonnés, car il visait entre 215 millions et 245 millions dans le monde à fin 2024, il y a encore un an, quand le chiffre se situait à 146,1 million au 1er juillet dernier.
Et en parallèle, la société serre dans ses coûts et taille dans ses effectifs avec 7000 suppressions de postes annoncées (soit 4% du total de sa main d’œuvre) en début de semaine qui doivent permettre de dégager des économies de 5,5 milliards de dollars en rythme annuel.
Les parcs d’attraction ont un magnifique réservoir de croissance
Reste à voir si le royaume enchanté peut retrouver la bonne formule. La semaine dernière JPMorgan a réitéré son conseil à surpondérer, d’après Barrons, avec un objectif de cours de 125 dollars, accordant un potentiel de plus de 50%.
Elle n’est pas seule. Bank of America a confirmé son opinion à l’achat assorti d’un objectif de cours de 110 dollars. La banque américaine a foi dans le plan de relance du célèbre directeur général, Bob Iger, qui avait été rappelé fin 2022 pour reprendre les commandes du bateau ivre.
La banque pense que le groupe a quatre priorités à respecter, à savoir redresser la rentabilité du segment DTC, parvenir à gérer la transition sur la télévision linéaire, revitaliser la création artistique et « turbo-charger » la croissance de ses parcs d’attractions.
Sur ce dernier point, Disney a récemment annoncé un ambitieux plan d’investissement de 60 milliards de dollars pour ses douze parcs à thème (et ses services de croisière) pour les dix prochaines années. Ce qui est d’autant plus crucial que les bonnes performances de cette division ont permis d’amortir les coûts du virage vers le streaming. Au troisième trimestre le segment « parcs, expérience et produits » a enregistré une croissance de 13% et une hausse de bénéfice opérationnel de 11% à 2,42 milliards de dollars.
Depuis l’exercice 2012, les parcs d’attractions ont connu une croissance annuelle de 12% selon Bank of America. Mais selon l’établissement le groupe possède encore un potentiel « affinitaire » de marché non adressé de 700 millions de personnes, « ce qui signifie que pour un visiteur de parc, il y a plus de 10 consommateurs ayant une affinité avec Disney qui ne visitent pas les parcs ». « Compte tenu du profil de rendement de ces activités, nous pensons que l’augmentation des investissements est prudente pour stimuler une croissance soutenue à long terme », ajoute la banque.
Plus largement, concernant les priorités du groupe, la banque reconnaît qu’elles mettront plusieurs trimestres voire plusieurs années à se concrétiser. « Mais compte tenu des antécédents de Bob Iger et de sa stature dans le secteur des médias, nous continuons à penser que son leadership constant est de bon augure pour les performances futures de Disney », conclut-elle.
Au-delà de JPMorgan et Bank of America, 22 des 31 bureaux d’études suivant le titre sont à l’achat selon investing.com et leur objectif de cours moyen de 107,18 dollars accorde un potentiel de plus de 30% au titre.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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