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Sur Radio Classique, Patrick Martin a estimé que la régularisation des sans-papiers qui travaillent était un sujet « sensible, mais mineur ». Il a surtout insisté sur les énormes besoins de main-d’oeuvre des entreprises dans les prochaines décennies.
L’économie française aura « massivement » besoin de main-d’œuvre étrangère au cours des prochaines décennies, a déclaré ce mardi le président du Medef, Patrick Martin, regrettant que le volet économique soit « occulté » dans les débats actuels autour du projet de loi immigration.
La Commission mixte paritaire, conclave de députés et sénateurs qui va décider du sort de ce projet de loi, doit reprendre mardi matin, après s’être interrompu dans la nuit, butant sur des désaccords de dernière minute entre l’exécutif et la droite. « On trouve que le volet économique de ce débat est un peu occulté ou ‘surfocalisé’ sur la seule régularisation des sans-papiers qui est un sujet à nos yeux sensible, mais mineur », a déclaré Patrick Martin sur Radio Classique.
« On sait que, par exemple, en France, la population en âge actif va baisser à partir de 2036. Or, on a des régimes sociaux – les retraites, l’assurance chômage, la santé – qui sont assis sur les revenus du travail, donc sur l’emploi. Que va-t-on faire? », a poursuivi le président de l’organisation regroupant 190.000 entreprises. « C’est ça qui nous frustre dans ce débat actuel, on ne s’est pas interrogé finalement sur ce qui est l’essentiel: aura-t-on ou non besoin de main-d’oeuvre immigrée, bien sûr légale (…) à partir de 2036? », a-t-il ajouté.
« Ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie »
Le patron du Medef a évoqué des métiers qui sont déjà en tension, comme les métiers d’aide à la personne qui auront « 800.000 postes à pourvoir d’ici 2030 », ou des métiers à forte qualification, comme les chercheurs ou les ingénieurs.
Actuellement, « il y a des métiers en tension où dans un premier temps, il faut faire venir les personnes éloignées de l’emploi. Il faut bien former les jeunes. Mais le jour venu, collectivement, en âme et conscience, sereinement, rationnellement, fera-t-on ce choix » de faire venir de la main-d’oeuvre étrangère?, s’est interrogé Patrick Martin. « On pense qu’on aura du mal à échapper à ça, comme beaucoup d’autres pays ont fait ce choix. »
« Ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie », a-t-il insisté, soulignant que « d’ici 2050, nous aurions besoin, sauf à réinventer notre modèle social, sauf à réinventer notre modèle économique, de 3,9 millions de salariés étrangers ». Patrick Martin a par ailleurs jugé « extrêmement désolant » que le Medef n’ait selon lui pas été consulté par les partis politiques dans le cadre des débats sur la loi immigration.
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