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Le surendettement des Français est reparti à la hausse en 2023. Selon des chiffres publiés jeudi, 121.617 dossiers ont été déposés auprès de la Banque de France par des personnes en incapacité de régler leurs dettes, soit une progression de 8 % par rapport à 2022. Au total, ces dettes représentent un encours de 4,2 milliards d’euros.
Cette hausse des dépôts est toutefois « modérée », selon Hélène Arveiller, directrice adjointe des particuliers à la Banque de France, ce niveau restant inférieur à celui observé en 2019, année de référence pré-pandémie. Les chiffres ne témoigneraient donc pas d’un « effet inflation » mais davantage d’un retour à la « normale », lié à la fin des différentes aides exceptionnelles déployées pendant la crise sanitaire pour soutenir les ménages.
L’institution demeure néanmoins vigilante, d’autant que le nombre d’inscriptions au fichier des incidents de remboursement de crédits aux particuliers (FICP) a dépassé les niveaux pré-Covid de 4 %. « C’est un indice important de la fragilité financière des ménages », souligne Hélène Arveiller, qui voit toutefois, là encore, plutôt une forme de normalisation qu’une explosion.
Foyers de surendettement
Le profil type des Français concernés est quant à lui resté « globalement stable » en 2023. Les cas liés à une mauvaise gestion budgétaire sont minoritaires dans les dossiers traités, le basculement dans cette spirale étant souvent lié à un accident de la vie – rupture, perte d’emploi – venant aggraver une situation financière déjà précaire. Le surendettement concerne en effet surtout les personnes seules aux revenus faibles ou modestes : 69 % des ménages touchés ont un niveau de vie inférieur au SMIC net mensuel.
Les femmes sont davantage représentées que les hommes (54,2 % des personnes surendettées). Les employés et les ouvriers sont par ailleurs surreprésentés, souligne le rapport. Le montant d’endettement médian s’élève à 16.898 euros, en légère hausse sur un an.
Les territoires ne sont pas non plus tous égaux face au surendettement, et certains foyers subsistent, année après année. « lls correspondent à des départements d’ancienne industrialisation, tels que l’Aisne, le Pas‑de‑Calais, le Nord et la Seine‑Maritime, ou à des départements périurbains du centre de la France (la Nièvre) », précise le rapport. Dans ces départements, on compte plus de 300 dossiers déposés pour 100.000 habitants.
Tendance de long terme positive
Selon l’institution, le rebond global de 2023 ne remet pas en cause la tendance de long terme, celle d’une baisse drastique du nombre de dépôts de dossiers sur ces dix dernières années. Il a en effet été divisé par deux entre 2012 et 2022.
Une tendance de fond principalement liée à un encadrement plus strict des conditions de commercialisation des crédits à la consommation grâce à la loi Lagarde, « à la baisse du chômage sur cette période et à une procédure de traitement des dossiers plus efficace. »
La conjoncture économique actuelle, marquée par une croissance atone et une légère hausse du chômage, laisse toutefois présager d’une légère progression du surendettement en 2024, selon la Banque de France. L’institution rappelle que ses services sont joignables par toute personne rencontrant des difficultés , par e-mail, au guichet ou encore par téléphone. Sur l’ensemble de l’année 2023, plus de 1,8 million de personnes ont sollicité ces services pour des questions d’inclusion financière.
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