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Jamais le placement préféré des Français ne leur avait tellement rapporté. En 2023, en plaçant leur épargne sur le Livret A, et son frère jumeau le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), les épargnants ont touché 15,2 milliards d’euros. C’est plus du double qu’en 2022!
Une somme qui pèse à la fois sur la Caisse des dépôts (qui centralise environ 60 % des encours des livrets des ménages) et pour le reste sur les réseaux bancaires qui distribuent le Livret A. Il faut dire que le taux de rémunération de ces deux livrets phare a été relevé de 2 à 3 % en février dernier, stimulant la collecte.
En 2023, les épargnants y ont ainsi déposé 39,91 milliards d’euros sur douze mois, un record historique (hors 2012). C’est même plus qu’en 2020 (35,2 milliards), une année marquée par la crise sanitaire. Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte sur le seul Livret A est « la plus importante enregistrée depuis 2009 », souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne.
Sur les 15 milliards d’euros d’intérêts servis, ce sont environ 6 milliards d’euros que le secteur aura dû sortir de sa poche début janvier pour rémunérer les clients. Une somme loin d’être anodine, à quelques semaines de la publication des résultats 2023 des banques, et qui ne se répartit pas équitablement entre les différents établissements : en clair, plus la part de marché de la banque est importante dans la distribution du Livret A (et du LDDS), plus sa contribution est élevée.
Une bascule en 2022
Comment expliquer ces montants de rémunération record ? Les épargnants bénéficié d’une conjonction rarement observée entre des encours en forte hausse et des taux de rémunération eux aussi en hausse. Ces dernières années, seule une de ces deux conditions avait été réunie. Résultat, pendant toute la période des taux faibles (entre 2015 et 2021), la capitalisation s’est établie entre 2,1 et 3,1 milliards d’euros par an.
Une importante bascule intervient en 2022, lorsque le taux est passé de 0,5 à 2% en douze mois, provoquant un triplement des intérêts servis entre 2021 et 2022, à 6,56 milliards d’euros. Jusque-là, le précédent record remontait à 2012 (6,62 milliards d’euros d’intérêts servis), sous le quinquennat de François Hollande. Ce dernier avait augmenté le plafond du Livret A, de 15.300 à 22.950 euros en 2013, provoquant un afflux de collecte.
Les mutualistes en première ligne
Depuis le début de l’année, le groupe BPCE n’en fait pas mystère. Distributeur historique de l’épargne réglementée au travers des Caisses d’Epargne, la banque mutualiste estime que ses résultats se trouvent plombés par le Livret A, à la fois en raison des intérêts à débourser, et aussi pour une raison mécanique : le coût de ses ressources (dont fait partie l’épargne réglementée) a augmenté plus rapidement que les taux auxquels elle accorde ses prêts.
Autre acteur historique du Livret A, la Banque Postale devrait logiquement connaître les mêmes effets. Tout comme, à des degrés divers, les autres grands groupes mutualistes (Crédit Agricole, Crédit Mutuel) très implantés sur le territoire, et donc grands acteurs de ce marché.
La facture sera en revanche mécaniquement plus légère pour BNP Paribas et Société Générale : les deux banques cotées, qui ont en leur temps milité pour obtenir le droit de distribuer le Livret A, n’y détiennent pas de parts de marché importantes. Avec une clientèle en moyenne plus aisée, il se peut en revanche que les livrets y soient davantage garnis, et que la rémunération moyenne par client y soit plus élevée.
Alléger la note
D’autres éléments viennent tout de même alléger la note pour les banques. Elles sont tout d’abord rémunérées par la Caisse des Dépôts pour leur travail de collecte de l’épargne, ce qui avait représenté par exemple 1,2 milliard d’euros en 2022.
Enfin, afin de mettre en avant d’autres placements que le Livret A, les pouvoirs publics ont remis en avant le Livret d’épargne populaire (LEP) réservé aux personnes aux revenus modestes.
Rémunéré à 6 % depuis le 1er août dernier, il va voir son rendement baisser à 5 % à partir du 1er février. L’engouement est réel avec désormais plus de 10 millions de LEP ouverts et une collecte record de 20,7 milliards d’euros en 2023. De quoi générer des intérêts de 3,29 milliards d’euros pour ses bénéficiaires.
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