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Publié le 21 déc. 2023 à 19:09Mis à jour le 21 déc. 2023 à 19:15
En dépit de la campagne de bombardements russes contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine, l’année 2022 s’était terminée à Kiev sur une note résolument optimiste, voire euphorique : la contre-offensive ukrainienne de septembre venait alors de libérer la vaste majorité de la région de Kharkiv , tandis que la ville de Kherson, seule capitale régionale capturée par la Russie, avait été libérée en novembre . Malgré la multiplication des pannes d’électricité et de chauffage, la société ukrainienne avait fait preuve durant l’hiver d’une résilience à toute épreuve, et la perspective d’une nouvelle contre-offensive à l’été 2023 annonçait, peut-être, la fin prochaine de la guerre.
A l’approche de Noël et de l’année 2024, l’atmosphère est résolument différente : la contre-offensive commencée en juin s’est soldée par un échec, et les tergiversations des alliés de l’Ukraine mettent en péril l’avenir du pays. Une différence palpable, alors que le gouvernement vient d’organiser à Kiev une récente conférence de presse : les dissensions politiques, un temps relégué à l’arrière-plan, font leur retour sur le devant de la scène. Le gouvernement de Volodymyr Zelensky se retrouve également fragilisé, sa cote de popularité étant passé de 84 % il y a un an, à seulement 62 %.
Nouvelle mobilisation
Si le président ukrainien s’est félicité des accomplissements de ses forces armées, et de la résilience de la société civile, il a également été contraint d’aborder les sujets qui fâchent : à savoir la nécessité de lancer une nouvelle campagne de conscription dans les semaines à venir. Lors de la conférence de presse, Volodymyr Zelensky a ainsi évoqué la récente proposition avancée par l’état-major d’entreprendre une nouvelle campagne de conscription, devant aboutir à la mobilisation de « 450.000 à 500.000 personnes supplémentaires ».
Selon le chef de l’Etat, qui s’est jusqu’à présent refusé à une telle mesure – potentiellement impopulaire auprès de son électorat – une telle campagne de conscription pourrait coûter à l’Etat 500 milliards d’euros supplémentaires : « En tant que président de l’Ukraine et en tant que personne qui passe beaucoup de temps à chercher des sources de soutien financier, j’ai besoin de clarté de la part du Premier ministre et du ministère des Finances, a expliqué Zelensky. J’ai besoin de savoir où trouver cet argent. »
Besoin de fonds
Une estimation partagée quelques jours auparavant par le lieutenant général Kyrylo Boudanov, le directeur du renseignement militaire ukrainien : « Tous ceux qui voulaient ou étaient prêts à se battre ont été pris par la guerre dans différentes unités des Forces de Défense […] dans la première moitié de l’année. » Selon lui, le gouvernement et les forces armées ukrainiennes doivent désormais composer avec cette diminution du nombre de personnes prêtes à se porter volontaires : « Avec de tels volumes, sans mobilisation, aucun recrutement ne couvrira nos besoins, a-t-il déclaré. C’est un problème similaire à celui des munitions, car les volumes sont énormes. […] La mobilisation est la seule option. »
Une situation d’autant plus difficile qu’au cours des dernières semaines, les forces russes ont repris l’initiative sur plusieurs axes du front et multiplient les assauts dans la région de Koupiansk, dans l’oblast de Kharkiv, et sur la ville d’Avdiivka, dans la région de Donetsk. Et ce, alors que l’aide militaire et financière s’est tarie ces derniers jours : selon un récent rapport de l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, l’aide nouvellement engagée par les alliés de Kiev a atteint son plus bas niveau entre août et octobre 2023, ne s’élevant qu’à 2,11 milliards d’euros, soit une baisse de près de 90 % par rapport à la même période en 2022.
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