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Publié le 5 janv. 2024 à 16:32
La première réunion du cabinet consacrée au « jour d’après » la guerre à Gaza a tourné à l’affrontement et aux attaques personnelles, ce qui augure mal de l’avenir. Soumis aux pressions américaines et de l’armée, qui voudraient savoir où Israël va dans ce conflit et les objectifs à atteindre une fois les combats achevés, Benyamin Netanyahou, après avoir traîné les pieds, s’est finalement décidé à aborder de sujet jeudi soir.
Mais très rapidement, tout a dérapé au point que le Premier ministre a dû clore le débat tant le ton des accusations est monté. La polémique a été déclenchée par les ministres d’extrême-droite et les durs du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou à propos du plan pour l’avenir de la bande de Gaza présenté par Yoav Gallant, le ministre de la Défense.
Ce projet, le premier du genre à être mis sur la table depuis le début de la guerre, insiste sur le fait qu’Israël n’a aucune intention de prendre en charge l’administration des questions civiles dans la bande de Gaza qui relèveront de la seule responsabilité des Palestiniens à condition « qu’ils ne soient pas hostiles envers Israël ». Détail important : le ministre de la Défense a exclu une présence militaire israélienne permanente ainsi qu’un retour de colons israéliens dans la bande de Gaza, qui a été totalement évacuée en 2005.
Le plan prévoit la mise sur pied d’une force multinationale dirigée par les Etats-Unis, des pays européens et des Etats arabes « modérés » qui sera chargée de la reconstruction de la bande de Gaza. Parallèlement, la plupart des quelque 30.000 fonctionnaires palestiniens prendront en charge la gestion notamment de l’éducation, de la santé, du maintien de l’ordre… L’Egypte et Israël en collaboration avec les Etats-Unis devront isoler et sécuriser la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza. Par précaution, Israël supervisera l’entrée des marchandises, tandis que l’armée conservera une liberté d’action totale, qui lui permettra d’intervenir partout et à n’importe quel moment en cas de besoin.
Deux ministres chefs de partis ultra-nationalistes religieux, Itamar Ben Gvir (Sécurité Nationale) et Betzalel Smotrich (Finances) , partisans d’une recolonisation de la bande de Gaza et d’une présence massive et permanente de l’armée sous forme de bases dans cette région ont aussitôt dénoncé le projet du ministre de la Défense.
Enquête sur le fiasco des services de sécurité
Dans un deuxième temps, le général Herzi Halevi, le chef d’état-major, s’est retrouvé dans le collimateur de ces deux ministres et de deux autres membres du Likoud au sein du gouvernement. Le patron de Tsahal a essuyé une attaque frontale pour avoir annoncé la mise sur pied d’une équipe de quatre officiers supérieurs à la retraite. Elle est chargée de mener une enquête préliminaire sur les raisons du fiasco de l’armée et des services de sécurité incapables de prévoir l’infiltration de commandos du Hamas le 7 octobre qui ont tué près 1.200 Israéliens et étrangers et pris 240 otages.
« Il s’agit d’éviter que de telles erreurs se reproduisent et de se préparer à une éventuelle guerre avec le Hezbollah libanais », a expliqué Herzi Halevi. Son initiative a immédiatement été vouée aux gémonies par les ministres d’extrême droite sur le thème : « Nous n’avons pas besoin d’une commission d’enquête, il faut d’abord gagner la guerre ».
Confusion
Durant un débat particulièrement houleux, Benyamin Netanyahou s’est abstenu de soutenir le chef d’état-major. Le Premier ministre s’est contenté de lui conseiller « d’écouter quelques fois ce que les ministres ont à dire », avant de lever précipitamment la séance sans qu’aucune décision n’ait été prise. Pour Amos Gilad, un ancien haut responsable du ministère de la Défense, devenu un influent commentateur militaire, cette réunion a tourné « pire qu’un cirque, car au moins dans un cirque il y a un certain ordre, alors que tout a tourné à l’anarchie ».
Bref, difficile de savoir au beau milieu de cette confusion quel projet d’après-guerre Benyamin Netanyahou va pouvoir présenter au début de la semaine prochaine à Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, qui a demandé à de nombreuses reprises au Premier ministre de dévoiler ses plans.
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