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Les reflets d’un été radieux sur le lac n’y changeront rien : l’ambiance sera morose pour le séminaire rituel de rentrée qui réunira mardi et mercredi le gouvernement allemand au château de Meseberg, au nord de Berlin. A mi-mandat, les joueurs sont clairement fatigués et les tacles se multiplient au sein de l’équipe.
Le dernier en date a eu lieu il y a dix jours : la ministre verte de la Famille, Linda Paus, a mis son veto au projet de réforme économique présenté par le ministre libéral des Finances, Christian Lindner. Elle voulait s’assurer que les fonds seraient disponibles pour réformer les prestations familiales et l’allocation de base pour les enfants les plus démunis. Un compromis se dessine et le chancelier Olaf Scholz espère annoncer un accord sur le perron de Meseberg.
Le ton reste toutefois tendu depuis que Christian Lindner a fait remarquer, lors d’un meeting, qu’il valait mieux investir dans « la promotion de la langue, l’intégration, l’employabilité des parents » que leur verser directement de l’argent.
Réforme sociétale au pas de charge
Sur ce fond de polémiques, la coalition peine à défendre son bilan, tout en menant au pas de charge les réformes sociétales annoncées dans son programme de gouvernement. Une partie des mesures promises est déjà sur la table, avec notamment la libéralisation du cannabis, l’accès à la nationalité allemande et la proposition visant à faciliter la vie des personnes transgenres et intersexuées en Allemagne. Elle leur permettra de s’inscrire à l’état civil sous l’identité de leur choix sans avoir à se soumettre à l’avis d’experts.
La crise énergétique a en revanche rendu très chaotique le chemin des réformes économiques, tout autant que l’opposition idéologique toujours plus marquée entre le ministre des Finances et le reste du gouvernement sur l’opportunité d’un plan de relance. Pour l’heure, la réforme tant attendue du système de retraite par capitalisation a accouché d’une souris et l’investissement dans les infrastructures reste au point mort.
La lune de miel entre les entreprises et le ministre de l’Economie et vice-chancelier, le vert Robert Habeck, inaugurée avec une gestion turbo de la crise énergétique juste après le début de la guerre en Ukraine, est également terminée. Les critiques sur la bureaucratie et la fiscalité allemande redoublent.
L’un des coups les plus durs pour le ministre vert a été tiré la semaine dernière par le comité d’experts du gouvernement sur le climat : selon lui, l’Allemagne ne tiendra pas son objectif de réduire d’au moins 65 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Les experts fustigent le manque d’ambition de la coalition dans les transports et le bâtiment, un sujet explosif alors que les alertes se multiplient dans le secteur de la construction.
Vendredi, Robert Habeck a commenté les perspectives de croissance atone en promettant de «désentraver» l’Allemagne pour favoriser l’investissement, réduire la bureaucratie et amener l’électricité bon marché à l’industrie. «Des propositions sont en cours».
Les ambitions de la coalition « d’oser le progrès », selon le titre de son programme de gouvernement, restent pourtant peu lisibles et les prochaines élections s’annoncent difficiles. Loin du vent de fraîcheur que semblaient apporter les Verts au tournant des « années Merkel », ils sont désormais au plus bas dans les sondages, avec 14 % des intentions de votes, derrière le parti conservateur d’opposition, la CDU/CSU (27 %), l’extrême droite (21 %) et les sociaux-démocrates (17 %).
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