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Publié le 9 sept. 2023 à 10:31Mis à jour le 9 sept. 2023 à 15:38
Narendra Modi a atteint son objectif. Le Premier ministre indien et hôte du G20, a annoncé, ce samedi à la mi-journée, l’adoption de la déclaration finale du sommet. « Grâce au travail acharné de notre équipe et à votre soutien, un consensus s’est dégagé sur la déclaration du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 de New Delhi », a-t-il indiqué tout sourire.
Dans la foulée, le communiqué a été envoyé aux journalistes. « Concernant la guerre en Ukraine […] En lien avec la Charte de l’ONU, tous les Etats doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force pour chercher à obtenir des gains territoriaux à l’encontre de l’intégrité territoriale et de la souveraineté politique de tout Etat », ont conclu tous les représentants des pays du G20. Le communiqué de Delhi ne mentionne donc plus « l’agression » russe en Ukraine qui avait été évoquée dans la déclaration adoptée en 2022 à Bali. Il n’est pas non plus explicitement fait mention de la Russie dans le paragraphe consacré à la guerre en Ukraine.
Le communiqué qui a été publié ce samedi rappelle toutefois la « discussion de Bali » et a qualifié « d’inadmissible » la « menace de recours aux armes nucléaires ». Des éléments de langage qui pointent tous la Russie sans que cette dernière soit directement nommée.
Un communiqué « satisfaisant » pour Paris
Pour la diplomatie française, il ne faut pas voir dans ce communiqué commun une version édulcorée de celui qui avait été publié à l’issue du sommet de Bali l’an passé. « C’est un communiqué qui de notre point de vue est très satisfaisant », a expliqué une source diplomatique française après la publication de la déclaration commune. Pour faire émerger un consensus, « il fallait pouvoir réaffirmer ce que nous avons dit à Bali, ce qui est chose faite, il fallait ensuite faire référence aux textes des Nations unies, qui sont bien mentionnés, et puis il fallait ensuite affirmer […] que la guerre de conquête territoriale est inadmissible », a détaillé cette même source.
« Nombreux sont ceux qui auraient préféré condamner la Russie. Mais c’est déjà acquis pour nous, puisque nous avions la déclaration de Bali et ici le rappel de Bali », a précisé cette même source, en instant sur le fait que contrairement au langage utilisé dans le paragraphe de Bali sur l’Ukraine (accepté seulement par « la plupart des Etats »), tous les pays ont visé cette année le communiqué commun.
Les dirigeants du G20 ont également mis en garde contre les risques que font peser les « crises en cascade qui posent des difficultés pour la croissance à long terme », évoquant notamment le « durcissement notable des conditions de financement au niveau mondial, qui pourraient empirer les vulnérabilités en matière de dette, l’inflation persistante et les tensions géo-économiques ».
Pas de déclaration sur la sortie des énergies fossiles
Contrairement aux attentes, la déclaration finale ne contient finalement pas d’appel à sortir à terme des énergies fossiles polluantes, objectif jugé pourtant « indispensable » par le premier bilan de l’accord de Paris publié vendredi par l’ONU Climat. Le texte publié se contente d’appeler à « accélérer les efforts vers la réduction de la production d’électricité à partir de charbon », ce qui exclut le gaz et le pétrole, et de réaffirmer l’engagement à « réduire et rationaliser, à moyen terme, les subventions pour des usages inefficaces des énergies fossiles ».
Les dirigeants du G20, qui représente 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, reconnaissent toutefois que, conformément aux recommandations du Giec, la limitation du réchauffement à 1,5°C « nécessite une réduction rapide, forte et soutenue des émissions de 43 % d’ici 2030 par rapport à 2019 ».
Le groupe « poursuivra et encouragera les efforts visant à tripler les capacités en matière d’énergies renouvelables », peut-on également lire dans la déclaration. « Nous nous engageons à accélérer d’urgence nos actions pour faire face aux crises et aux défis environnementaux, y compris le changement climatique », ajoute-t-il. Le G20 avertit aussi que les investissements doivent « augmenter de manière substantielle ».
L’union africaine devient membre permanent
Plus tôt dans la matinée, l’Union africaine (UA) a officiellement rejoint le G20, dont les dirigeants sont réunis à New Delhi durant tout le week-end. « Avec l’approbation de tous, je demande au chef de l’UA de prendre place en tant que membre permanent du G20 », a déclaré, dans son discours d’ouverture, Narendra Modi. L’UA compte 55 membres (dont six suspendus), totalisant 3.000 milliards de dollars de PIB. Le continent n’était jusqu’à présent représenté au G20 que par un seul Etat, l’Afrique du Sud .
Le leader hindou, qui voulait faire de l’Inde un « tremplin » pour les pays du Sud, insuffisamment écoutés selon lui, tient là une victoire diplomatique certaine. Le timing est bon : Narendra Modi se présentera probablement pour un nouveau mandat en 2024.
Projet majeur au Moyen-Orient
Selon des sources américaines et européennes, un accord de principe doit également être signé lors du G20 entre les Etats-Unis, l’Arabie saoudite – représentée au sommet par le prince héritier Mohammed ben Salmane – les Emirats arabes unis, l’UE et d’autres partenaires du G20 en vue d’un grand projet de transport maritime et ferroviaire traversant le Moyen-Orient pour relier l’Inde à l’Europe. Un mémorandum devrait ainsi être signé entre l’Arabie saoudite et la France pour la construction d’un corridor destiné à l’acheminement de l’hydrogène vert.
« Nous, européens, avons un intérêt clair et net à une connexion plus directe avec un partenaire aussi stratégique que l’Inde », indiquait une source diplomatique ce samedi en marge du sommet, précisant que la ville de Marseille pourrait accueillir le terminus européen de ce corridor stratégique, « sans que ce soit exclusif ». Ce projet est susceptible de répondre aux nouvelles routes de la soie de Xi Jinping, absent du sommet, tout comme son homologue russe Vladimir Poutine.
L’annonce intervient également au moment où le président américain Joe Biden travaille à une éventuelle normalisation des relations entre Israël (qui pourrait éventuellement rejoindre le projet à terme) et l’Arabie saoudite, dans la foulée de celles avec les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Il « a un potentiel énorme, et c’est le résultat de mois de diplomatie prudente […] dans des cadres bilatéraux et multilatéraux », a précisé le conseiller adjoint américain à la sécurité nationale Jon Finer.
Source AFP
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