[ad_1]
Un mois exactement après avoir été adoubée comme cheffe de file du Parti populaire européen (PPE), à Bucarest, Ursula von der Leyen (« VDL ») entre officiellement en campagne ce dimanche à Athènes. Elle y participera au congrès de Nouvelle Démocratie, le parti du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis , dont elle est proche.
A Athènes seront également présents le Président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, ainsi que le secrétaire général (et homme fort) du PPE, Thanasis Bakolas.
En amont, dès ce vendredi, le parti conservateur européen a présenté les deux têtes de la campagne d’Ursula von der Leyen, qui cherche à obtenir des Vingt-sept, en juin, un deuxième mandat à la tête de l’exécutif. Le chef de cabinet actuel de la présidente, l’Allemand Björn Seibert, prend un congé sans solde jusqu’au 10 juin pour devenir son directeur de campagne.
Equipe de campagne germanophone
« VDL » a choisi pour sa communication un Autrichien de la Direction de la Concurrence, Alexander Winterstein, ancien porte-parole adjoint de la Commission, passé par Yale en 2011. Il avait été nommé à la direction de la Communication début mars. Ursula von der Leyen conserve donc une équipe germanophone et atlantiste, alors qu’on lui reproche depuis 2019 de ne pas assurer assez de diversité culturelle dans son entourage.
Surtout, le début de sa séquence est déjà parasité par une polémique autour d’une nomination. Plusieurs commissaires européens et eurodéputés mettent en doute l’impartialité de la sélection d’un eurodéputé allemand CDU (le parti d’origine d’Ursula von der Leyen) à un haut poste de la Commission.
Le 31 janvier, Markus Pieper a été désigné émissaire en charge des petites et moyennes entreprises, un poste de conseiller hors classe très bien rémunéré. Dans une lettre à la Présidente du 27 mars, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, ainsi que trois commissaires, le Français Thierry Breton, l’Italien Paolo Gentiloni et le Luxembourgeois Nicolas Schmit ( chef de files des socialistes européens ), ont réclamé une discussion « dès que possible » au sein du collège sur ce dossier.
Débat au Parlement
Dès le 29 février, une douzaine d’eurodéputés de quatre groupes politiques (socialistes, centristes, gauche radicale et Verts) demandaient dans une autre lettre à la Présidente de la Commission si « l’affiliation politique du candidat retenu aurait joué un rôle décisif dans sa nomination ».
Deux candidates à ce poste éminent auraient obtenu de meilleurs résultats lors de l’évaluation. La lettre des eurodéputés est restée sans réponse. Markus Pieper n’a pas encore pris ses fonctions.
Avec d’autres élus, le Vert allemand Daniel Freund a rédigé un amendement qui appelle « VDL » à « annuler » cette nomination. Le texte sera débattu la semaine prochaine au Parlement réuni en plénière à Bruxelles.
Autres polémiques
L’affaire, déjà baptisée « Piepergate » dans des milieux européens prompts à accoler le suffixe -gate à toutes les controverses, rappelle une autre nomination qui avait semé la discorde, l’été dernier. Ursula von der Leyen avait alors voulu recruter l’Américaine Fiona Scott-Morton comme cheffe économiste de la puissante DG Concurrence. Emmanuel Macron, entre autres, avait exprimé son désaccord ; l’économiste américaine s’était retirée .
Un autre dossier pourrait compliquer la campagne d’Ursula von der Leyen : le « Pfizergate ». Il est cette fois question des conditions dans lesquelles la Présidente de la Commission a négocié en direct avec le PDG du laboratoire Pfizer le prix et les volumes de ses vaccins contre le Covid. Le parquet européen a repris cette enquête entamée par la justice belge.
Maintenant qu’elle est entrée dans la phase active de sa campagne, Ursula von der Leyen doit faire face à une agressivité beaucoup plus marquée de ses contradicteurs. « Les couteaux sont tirés. Ses opposants politiques, y compris au PPE, ne vont pas la ménager », prédit une source du Parlement.
Détracteurs dans sa propre famille
Au sein de sa propre famille, les députés les plus à droite reprochent à « VDL » d’avoir mené une politique trop centriste et d’avoir créé, avec le Pacte vert, une nouvelle charge bureaucratique qui étouffe les PME et complique le travail des agriculteurs .
A Bucarest, la candidate von der Leyen est loin d’avoir obtenu un plébiscite du PPE, comme l’avait d’ailleurs remarqué le Commissaire Thierry Breton, dans un message acide très remarqué sur X.
Alternatives
Même si elle affiche un bilan très étoffé, dans un contexte tout à fait exceptionnel de pandémie et de guerre en Ukraine, Ursula von der Leyen essuie de nombreuses critiques. Paris notamment s’inquiète de son atlantisme appuyé. Les Etats membres les plus proches des Palestiniens lui ont reproché son soutien initialement inconditionnel à Israël après les attaques du 7 octobre 2023. Ses Commissaires sont frustrés de son manque de collégialité.
Ursula von der Leyen va donc devoir sérieusement batailler pour un second mandat. Si elle semblait incontournable en début d’année, des noms alternatifs commencent à circuler. Après le dernier sommet européen , Emmanuel Macron a affirmé que « la présidence de la Commission a une vocation de défense de l’intérêt général, […] elle doit s’élever tout à la fois au-dessus des partis et des pays ». Une formule que d’aucuns ont lue comme une référence à Mario Draghi, l’ancien président de la BCE, autorité morale non affiliée .
[ad_2]
Source link