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Après une « annus horribilis » marquée par des pertes abyssales, le commerce extérieur français redresse la tête. Le déficit de la balance commerciale des biens au premier semestre 2023 s’est élevé à -54 milliards d’euros, selon les chiffres dévoilés ce mardi matin. « Les nouvelles sont pour une fois positives ! », s’est félicité Olivier Becht ministre délégué en charge du commerce extérieur et de l’attractivité en présentant ces résultats.
Même si ce chiffre reste encore très élevé, cela représente une nette amélioration : au second semestre 2022, le « trou » s’élevait à 89 milliards d’euros. Il avait ainsi atteint 164 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année passée, plombé par l’envol des prix sur les marchés de l’énergie lié à l’attaque russe en Ukraine. Signe de l’amélioration, depuis trois trimestres, le commerce extérieur vient d’ailleurs à la rescousse de la croissance du PIB français . « Au deuxième trimestre, il a contribué à hauteur de 0,7 point au PIB et ce n’est pas dû qu’à la livraison d’un paquebot », a tenu à préciser le ministre.
Recul de plus de 9 % des importations
Dans un contexte de ralentissement des échanges mondiaux et de tensions internationales, les exportations hexagonales de marchandises ont enregistré un léger repli de 0,8 % en valeur. Elles progressent toutefois en volume de 2,6 %. A la fin du premier trimestre, la part de marché de la France dans le commerce mondial s’était ainsi améliorée de 0,3 point par rapport à fin 2022, à 2,8 %.
Le montant des importations est lui en forte baisse de 9,4 % sous l’effet notamment de la chute des prix de l’énergie et des matières premières, après la flambée de 2022.
Et sans surprise, le redressement des comptes extérieurs tient en grande partie à la réduction de la facture énergétique au premier semestre , qui passe de 65 milliards d’euros au second semestre 2022 à 36 milliards d’euros.
De fait, sur la période, les cours du pétrole et du gaz ont fortement reculé. A titre d’exemple, le cours du Brent qui s’élevait en moyenne à 112 dollars en juillet 2022 est tombé à 74,8 dollars en moyenne au mois de juin 2023, un plus bas depuis fin 2021. L’appréciation de l’euro par rapport au dollar a elle aussi allégé l’addition facturée en billets verts. Enfin, les efforts de sobriété ont entraîné une baisse des volumes importés.
« La facture énergétique reste encore élevée. En temps normal sur longue période, elle oscille entre 25 et 30 milliards d’euros », tempère une source diplomatique.
Un excédent de 20 milliards dans les services
Signe encourageant, le déséquilibre du commerce de biens, hors énergie et hors matériel militaire, diminue lui aussi de 7,3 milliards d’euros par rapport au semestre précédent. A 30 milliards, il reste toutefois nettement plus qu’élevé qu’avant la crise sanitaire.
Plusieurs secteurs ont amélioré leurs performances commerciales : c’est le cas de l’aéronautique qui dégage un excédent de 16 milliards d’euros – du jamais vu depuis 2019 -, avec un rebond de 12 % des ventes à l’étranger. Les exportations de la parfumerie-cosmétiques augmentent elles aussi de 7 % (8 milliards d’euros d’excédent). Enfin, celles du secteur automobile rebondissent de 8 %. A eux seuls, les véhicules électriques représentent 17 % des ventes à l’étranger. Le déficit du secteur de l’automobile atteint toutefois encore 11,3 milliards.
A contrario, l’excédent du secteur agricole se contracte de 5 %, sous l’effet du recul des volumes de céréales vendus hors de France et de la normalisation des prix.
Pour le reste de l’année le ministre reste prudent. « Il reste soumise aux aléas du second semestre », prévient-il : l’inflation élevée, les matières premières toujours plus chères qu’avant le Covid, le redémarrage décevant de la Chine. S’ajoute le ralentissement de l’activité dans la zone euro , premier partenaire commercial.
La France peut en revanche toujours se targuer de ses excellents résultats dans les services. Ils devraient dégager un excédent confortable, à 20 milliards d’euros. Alors que l’an dernier, le solde des services était soutenu par la flambée – conjoncturelle – des prix du fret maritime à la sortie du Covid, ce n’est plus le cas. Les prix des conteneurs sont retombés. Ce sont le tourisme et les services financiers qui portent la bonne performance de ce début d’année avec des excédents respectifs de 11 milliards d’euros et de 6 milliards.
La balance des revenus affiche elle aussi un excédent de 14 milliards, tirée par les bons résultats des entreprises françaises à l’international.
Conséquence de tous ces mouvements, au premier semestre, le déficit de balance courante – qui regroupe le solde des échanges de biens et des services et les rentrées et sorties d’argent – s’est réduit de 30 milliards d’euros pour s’établir à 9,6 milliards.
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