[ad_1]
Publié le 13 nov. 2023 à 17:36Mis à jour le 13 nov. 2023 à 20:31
Cela faisait plus de trois mois que les rumeurs de remaniement allaient bon train. Mais personne n’avait vu venir le retour de David Cameron, l’ex-Premier ministre à l’origine du Brexit, au sein du gouvernement britannique. A la faveur d’un remaniement ministériel déclenché par le renvoi de la ministre de l’Intérieur Suella Braverman , le Premier ministre Rishi Sunak a fait appel à son prédécesseur comme ministre des Affaires étrangères, pour succéder à James Cleverly, nommé à l’Intérieur.
Ce jeu de chaises musicales sonne comme une tentative pour Rishi Sunak de donner un nouveau souffle aux conservateurs , largement devancés par les travaillistes dans les sondages, à l’approche des élections législatives. « C’est un geste de la part du Premier ministre à l’attention de l’électorat libéral qui n’était pas nécessairement favorable au Brexit », analyse Anand Menon, directeur du think tank UK in Changing Europe.
« Moment particulier »
Alors que les circonstances précises de ce retour en grâce sont encore floues, David Cameron a « accepté avec plaisir » ce poste, dans une période de « défis internationaux » et de « profonds changements à l’échelle mondiale », comme il l’a déclaré sur X (ex-Twitter).
La nouvelle a été bien accueillie dans les capitales européennes, à Paris notamment où la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, estime que les deux pays « ont beaucoup à faire ensemble […], dans ce moment si particulier de la vie internationale où nous devons joindre nos forces ».
Pour l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en France, Peter Ricketts, David Cameron « avait de bonnes relations avec de nombreux dirigeants dans le monde, allait dans le détail en matière de politique étrangère et gérait les crises calmement. Une grande expérience qui sera très utile dans la période actuelle. »
Retournement de situation
Personne n’imaginait un tel retournement de situation pour l’ancien Premier ministre, âgé de 57 ans, resté à l’écart de la scène politique britannique depuis le vote sur le Brexit en 2016.
David Cameron avait concédé ce référendum au clan des conservateurs eurosceptiques, pariant sur une victoire du « oui » pour mettre fin aux débats internes sur l’Europe au sein de son parti. En sous-estimant le vote en faveur du Brexit, il a fait une erreur considérée comme historique qui lui a coûté sa place à Downing Street et a plongé son pays dans sept ans de confusion politique.
Depuis sa démission , il tenait plusieurs mandats d’administrateur pour des organisations caritatives internationales et des missions de consultant pour diverses commissions. En 2020, il a été éclaboussé par une controverse pour ses liens avec Greensill Capital , peu avant la faillite de ce fonds d’investissement, exposé aux affaires du magnat de l’acier, Sanjeev Gupta. Intervenant comme lobbyiste pour Greensill, David Cameron aurait frappé à de nombreuses portes au gouvernement pour tenter d’obtenir des aides publiques avant la faillite.
Position inédite
Pour le nommer ministre des Affaires étrangères, Rishi Sunak a dû contourner l’usage selon lequel seuls les élus du Parlement peuvent entrer au gouvernement. N’étant plus élu à la Chambre des communes depuis 2016, David Cameron a été coopté en urgence à la Chambre des lords.
« Cette position inédite pose problème car il ne pourra pas rendre de comptes à la Chambres des communes, comme un ministre des Affaires étrangères est régulièrement amené à le faire », explique Anand Menon. Le seul précédent récent est celui de David Frost, secrétaire d’Etat au Brexit en 2021 .
[ad_2]
Source link