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Publié le 14 déc. 2023 à 13:08Mis à jour le 14 déc. 2023 à 13:34
Monnaie apatride sans banque centrale, le bitcoin (BTC) a mieux que résisté aux dernières hausses des taux des deux côtés de l’Atlantique en bondissant de 160 % en 2023. Les resserrements monétaires de la Réserve fédérale (Fed) l’avaient surtout pénalisé en 2022 du fait de leur ampleur de 425 points de base, contre seulement 100 cette année. Le changement de cap de la Fed , qui envisage de baisser les taux de 75 points de base en 2024, l’a galvanisé. Le bitcoin a gagné 4 % en 24 heures à 42.800 dollars (39.250 euros). Il doit regagner encore 60 % pour retrouver son plus haut du 8 novembre 2021 de 68.789 dollars ou 63.187 euros. Il est en retard sur le Dow Jones et le CAC 40 qui viennent d’enregistrer de nouveaux records.
Sur les 30 premières cryptos, seulement trois (Solana, Avalanche, ChainLink) ont fait mieux que la doyenne cette année dans un environnement longtemps marqué par de fortes tensions sur les taux. Selon la société de recherche « Exante Data », sur les 200 dernières séances, la corrélation du bitcoin a été nulle avec le taux à 10 ans américain, baromètre des tensions dans le processus de resserrement monétaire de la Réserve fédérale. Son lien est aussi insignifiant avec le dollar, l’euro et l’or. Indifférent à l’environnement macroéconomique, le bitcoin a été guidé par les perspectives de développement de son secteur et marché. Il a profité des anticipations de lancements de fonds cotés en Bourse ou « ETF » indexés sur sa valeur , qui vont élargir sa base d’investisseurs, si ces produits sont homologués par le régulateur.
A ses débuts, le bitcoin était perçu comme un actif de protection contre l’inflation . Il avait ainsi tendance à progresser et non pas à baisser après les hausses de taux de la Réserve fédérale (Fed) américaine. Ces resserrements monétaires traduisaient l’entrée dans un environnement de hausse des prix dans lequel seulement quelques actifs comme le bitcoin et l’or étaient résistants et performants. En outre, quand la Fed remonte ses taux, le dollar a tendance à progresser notablement face aux monnaies des pays émergents. Confrontés à cette chute de leur devise, les particuliers peuvent se réfugier sur le bitcoin, ce qui contribue à faire monter son prix. A l’inverse, quand l’inflation était basse et que la Fed baissait les taux, la crypto perdait de son intérêt en tant qu’investissement alternatif de protection.
Splendide isolement
La crise du Covid en 2020 a bouleversé le « splendide isolement » et l’insularité du bitcoin. L’arrivée massive de nouveaux investisseurs, particuliers et institutionnels, notamment américains, l’a fait rentrer dans le rang. Ces acteurs ont investi dans les cryptos pour doper leur portefeuille, pas pour le protéger. Ils voient le bitcoin comme une super-action qu’ils achètent et vendent en fonction de leur goût du risque. Son cours est ainsi entré dans la sphère d’influence de la Fed comme c’est le cas pour les actifs risqués traditionnels, selon l’analyse (1) de Sören Karau de la Bundesbank.
Comme les actions, le bitcoin a profité de l’abondance de liquidités de la Fed décidée pour éviter une longue récession du fait de l’arrêt de l’économie américaine et mondiale à cause du Covid. Attaqué par les banques centrales dont il conteste la souveraineté monétaire et la légitimité, le bitcoin n’est plus indifférent à leurs décisions. Sa volatilité, un signe de nervosité, a tendance à augmenter dans l’heure qui précède et dans celle qui suit les annonces des deux principales banques centrales, Fed et Banque centrale européenne (BCE). Du fait de la position centrale des Etats-Unis et du dollar dans la finance, ce sont les décisions de la banque centrale américaine qui ont le plus d’impact sur le leader du monde des cryptomonnaies.
(1) « Monetary Policy and bitcoin » Journal of international money and finance (octobre 2023)
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