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De timestamp server à blockchain. Les termes que l’on utilise de nos jours ont parfois des origines insoupçonnées. Et dans le secteur des cryptomonnaies peut-être plus qu’ailleurs, les néo-anglicismes techniques sont légion. C’est par exemple le cas du mot « blockchain » qui, même s’il ne fait pas partie du vocabulaire courant, repose sur une histoire qui mérite d’être contée.
Car à l’époque des balbutiements bitcoinistiques de Satoshi Nakamoto, ce terme n’existait pas encore. Mais, alors, comment a-t-il fait pour en créer l’une des versions actuelles les plus emblématiques ? Spéciale dédicace à son acolyte Hal Finney.
Le Bitcoin, première « blockchain » officielle
Le principe d’une innovation révolutionnaire comme le Bitcoin est de nécessiter une terminologie adéquate afin d’en définir les différents aspects. Car il est parfois impossible de trouver le bon mot dans un dictionnaire écrit avant son apparition. Et c’est, en effet, le cas pour le terme « blockchain ». Une technologie aujourd’hui revendiquée par les acteurs de la finance traditionnelle pour y déployer leurs ambitions de tokenisation censées porter le prochain élan crypto.
Mais, aux prémices du Bitcoin, point de blockchain. En effet, lors des derniers réglages de cette révolution monétaire en 2008, Satoshi Nakamoto employait le terme plus technique de timestamp server, ou serveur d’horodatage en français. Mais ces registres cryptographiques sécurisés étaient déjà à l’étude depuis les années 1990 avec des chercheurs comme Stuart Haber et W Scott à l’origine de l’étude intitulée : « Comment horodater un document numérique ».
Il faudra néanmoins attendre presque deux décennies pour que les choses se précisent. Car ce n’est qu’en 2008 que le mot « blockchain » sera prononcé sous cette forme pour la toute première fois. Et cette mention historique daterait d’une discussion technique entre Hal Finney et Satoshi Nakamoto en personne.
Hal Finney propose le terme de « block chain »
Le sujet de cette discussion portait bien évidemment sur ce qui était présenté à l’époque comme la monnaie numérique peer-to-peer Bitcoin. Et, plus précisément dans le cas présent sur la problématique de voir une transaction être incorporée à cette « block chain » (en deux mots distincts) même si le nœud qui crée le bloc suivant n’en a pas entendu parler.
« Il est mentionné que si une transaction de diffusion n’atteint pas tous les nœuds, ce n’est pas grave, car elle entrera bientôt dans la block chain. »
Hal Finney
Et, finalement, ce terme de « blockchain » sera rapidement préféré à l’obscur timestamp server du fait de sa plus grande simplicité d’utilisation, mais également de conceptualisation. Car cette chaîne de blocs qui avance dans le temps au rythme de la validation des mineurs représente finalement assez bien la force et l’endurance de la technologie Bitcoin.
Bien évidemment, de nombreuses autres blockchains ont depuis vu le jour, avec des consensus multiples au sein desquels le principe de décentralisation n’est plus toujours nécessairement au rendez-vous. Mais aussi des étapes emblématiques, comme le passage aussi controversé que révolutionnaire du réseau Ethereum – The Merge – à une version Proof of Stake (PoS). N’en déplaise aux maximalistes du Bitcoin.
Car le Bitcoin lui-même a connu de récentes mutations notables – pour certains détestables – depuis le passage à sa version Taproot. Avec, par exemple, l’apparition explosive des NFT de satoshis Ordinals ou encore la possible émergence des drivechains. Autant de cas d’usage et de termes à inventer…
Avec ce terme « blockchain » posé pour la première fois en 2008, Hal Finney s’impose définitivement comme l’un des pères fondateurs de la cryptosphère. Une position qui a longtemps laissé planer le doute sur sa possible implication dans le projet Bitcoin en tant que Satoshi Nakamoto lui-même. Mais finalement peu importe. Car l’absence de créateur identifié participe pleinement au succès de cette cryptomonnaie emblématique.
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